L’Association pour le Droit à l’Initiative Économique (ADIE) fête cette année ses 25 ans de présence en Nouvelle-Calédonie. Depuis l’an 2000, l’association a financé plus de 11 000 entreprises et accompagné 15 000 personnes, octroyant 26 500 financements pour un total dépassant 12 milliards de Fcfp. Focus grâce au reportage de nos partenaires de CALEDONIA.
L’ADIE se distingue par son soutien aux porteurs de projets exclus du système bancaire classique, notamment ceux qui ne disposent ni de capital de départ, ni de diplôme. Ce soutien vise à encourager la création d’activités économiques dans tous les territoires, y compris les zones les plus isolées.
« Il y a incontestablement un impact fort pour diversifier l’économie du territoire, pour permettre à des personnes sans emploi, ou des personnes qui ont envie de vivre de leur passion, de créer partout, dans les quartiers, en terre coutumière, en brousse, sur les îles », affirme Ségolène Thomas, directrice régionale de l’ADIE, au micro de Caledonia.
L’association revendique un rôle complémentaire aux institutions financières traditionnelles, intervenant « là où les banques refusent souvent d’accorder des prêts ». C’est le cas de Kelly Renault, aujourd’hui cheffe d’entreprise, qui a pu créer sa pâtisserie grâce à un financement de l’ADIE : « Au départ, j’avais demandé aux banques de me financer, on m’a fermé la porte au nez, étant maman, seule, 3 enfants, il faut croire qu’ils ne croyaient pas trop à mon projet, chose que l’ADIE a pu faire, et c’est grâce à eux que j’ai pu ouvrir "Les Gâteux de Lily" ».
L’impact social de l’association est également mis en avant. Selon les données fournies, 45% des bénéficiaires sont des femmes, 20% ont moins de 30 ans, 66% sont sans diplôme, et 56% vivent en tribu. Après trois ans, 81% des entreprises financées sont toujours actives, et 93% des personnes accompagnées sont insérées professionnellement. « Le retour social sur investissement c’est faire en sorte que quand on soutient l’ADIE, c’est de permettre derrière à la Collectivité de retomber sur ses pattes, puisque un franc investi à l’ADIE, au bout de 3 ans, il est doublé pour la collectivité qui a soutenu notre action », ajoute Ségolène Thomas.
En promouvant une économie solidaire et de proximité, l’ADIE entend poursuivre son action dans les années à venir, en faveur de l’autonomie économique des Calédoniens et du développement des initiatives locales.
Damien Chaillot
