L'Association des Communautés du Bien-être Social en Nouvelle-Calédonie (ACBSNC), créée il y a 3 mois, multiplie les initiatives pour se faire connaître auprès de la population et promouvoir son objectif : accompagner la transition vers une autonomie alimentaire durable. Spécialisée dans l'accompagnement technique pour la création d'entreprises dans le secteur agricole, l'association propose également des formations afin de renforcer les compétences locales. Focus grâce au reportage de nos partenaires de CALEDONIA.
Sillonant les routes du Caillou à la rencontre de ses habitants, c’est à Thio, ce mercredi 18 décembre 2024, que l’ACBSNC poursuivait son activité. Lors d'une rencontre avec les habitants de Thio, commune touchée par l'arrêt de l’activité de la Société Le Nickel (SLN), Doui Naouna, président de l’ACBSNC, a expliqué la démarche de l’association à Caledonia.« À la suite d.es événements qu’a traversé notre pays, on a fait le constat que notre pays est complètement dépendant des importations, alors qu’on a des potentialités en terme foncier, de compétence, de volonté, mais il n’y a pas d’accompagnement. C’est pour cela qu’on s’est installé. C’est tout bête, on veut joindre tout ça, car tout cela mis bout à bout, ça peut nous apporter un panel de solution à notre problématique d’autonomie alimentaire. Déjà au sein des foyers, ensuite à l’échelle tribale, puis communale, puis territoriale. Ce sont des choses accessibles, c’est cela qu’on veut dire, et c’est ce qu’on dit partout : on peut le faire ».
L’association entend ainsi encourager les initiatives agricoles locales en valorisant les ressources foncières et humaines disponibles.
Le message de l’ACBSNC résonne particulièrement auprès des habitants de Thio, notamment les anciens employés de la SLN, aujourd'hui confrontés à un chômage total. Pour Miguel Toura, membre du conseil des anciens de la tribu de Saint-Philippo, cette transition est non seulement possible, mais nécessaire. « On voit que dès qu’il n’y a plus le nickel, on est perdu. Alors, il y a la terre. On a toujours l’habitude de faire la culture pour la maison, et si on parle d’autonomie alimentaire, il faut produire un peu plus, voilà », a-t-il confié.
Une perspective pour l’après-nickel
À travers ces rencontres, l’ACBSNC souhaite démontrer que l’autonomie alimentaire est une solution concrète et accessible, notamment dans un contexte où l’économie calédonienne doit réfléchir à un avenir au-delà de l’industrie minière. Avec ses projets, l’association espère mobiliser les habitants à différents niveaux – des foyers jusqu’à l’échelle territoriale – pour bâtir une Nouvelle-Calédonie moins dépendante des importations et plus résiliente.
Damien CHAILLOT