Projet de partenariat pilote pour le développement d’une filière dédiée, l’Unité de Transformation des Déchets de Poissons (UTDP), basée à Lifou et jusqu’ici gérée par l’Adecal Technopole, a vu son transfert officiellement opéré vers la SAS Pein, filiale de la Société de Développement et d'Investissement des Îles (SODIL) ce mercredi 12 juillet 2023. Son produit, un bio-stimulant destiné au secteur agricole, obtenu à partir de carcasses de poisson, a montré son efficacité. Focus grâce au reportage de nos partenaires de CALEDONIA.
Le transfert de compétence de l’UTPD acté ce mercredi 12 juillet, par la signature de deux accords officialisant la reprise de la filière par la SAS Pein.
Un acte qui permet d’envisager la structuration et le développement de cette filière de recyclage des déchets de la pêche, dont la production est devenue le premier produit bio de haute qualité du territoire, fabriqué à 100 % dans les Loyauté.
Identifié comme un secteur au fort potentiel en terme d’emploi et d’économie circulaire, respectant l’engagement de la Province dans le traitement et revalorisation des déchets, la phase pilote a permis de mettre sur les rails cette filière d’avenir.
Un véritable exemple et une réussite pour la Province, affirme Jacques Zanehno Lalié, président de la Province des Îles Loyauté, au micro de Caledonia : « Cela prouve que le partenariat est une arme importante qu’on utilise pour le développement économique. Deuxièmement, c’est le résultat d’une recherche appliqué, et fondamentalement, c’est quelque chose d’important pour nous. Ça, c’est la première étape, maintenant, on doit pouvoir développer aussi bien dans les autres îles, mais aussi sur Nouméa et pourquoi pas ailleurs avec des partenaires extérieurs ».
Dans le cadre de la signature de ce transfert de compétence, une visite du site de production était organisée. L’occasion pour Coralie Brefi, ingénieur agronome à la Technopole de Nouvelle-Calédonie, de revenir sur le procédé de fabrication : « Vous avez tout d’abord la première partie, ça va être tout ce qui est broyage et déchiquetage des poissons congelés. Ensuite, ils vont être transférés dans une cuve d’hydrolyse, qui va permettre d’en sortir un bio-stimulant, qui va ensuite être micro-filtré pour pouvoir être utilisé en pulvérisation ou en épandage, stabilisé, puis conditionné ».
Lancées il y a un an, les phases de tests de ce bio-stimulant utilisé dans des jardins familiaux et par des horticulteurs du territoire se sont montrées particulièrement concluantes, comme en témoigne Daniel Jilenë Wadriako, directeur de la maison de la vanille des Îles Loyauté. « L’année dernière, on a utilisé ce produit-là sur la vanille, et on a vu un bon développement foliaire de la vanille. Surtout en période de sécheresse, ce produit-là peut donner la croissance aux pieds de vanille ».
Le bidon de 1 litre est actuellement vendu au prix de 800 Francs CFP (6,67€), ce bio-stimulant 100 % biologique et local a montré son efficacité grâce aux nombreux micronutriments qu’il prodigue aux plantes sur lesquelles il est utilisé.
Damien CHAILLOT