À Lifou, dans les îles Loyauté, l’Association des apiculteurs des îles a exprimé sa vive inquiétude concernant l’absence de contrôles phytosanitaires pour les paquebots en provenance de régions où sévit le Varroa destructor. Cet acarien parasite, originaire d’Asie du Sud-Est, est capable de décimer les populations d’abeilles, et sa présence dans des zones telles que les Fidji ou le Vanuatu inquiète particulièrement les apiculteurs locaux. Focus avec le reportage de nos partenaires de CALEDONIA.
Pour les apiculteurs des îles Loyauté, aucun dispositif de contrôle n’est actuellement en place sur les paquebots de croisière accostant à Lifou, faisant planer l’ombre de l’introduction du Varroa Destructor, capable d’éradiquer des populations entières d’abeilles. Pour eux, ce manque de vigilance constitue une menace directe pour l’écosystème local et pour l’apiculture en Nouvelle-Calédonie.
Une réunion pour alerter les autorités sur le risque phytosanitaire
Ce mercredi 27 novembre 2024, une réunion s’est tenue à Lifou en présence des membres de l’Association des apiculteurs et du vétérinaire local, Antoine Barnaud. Au cœur des discussions, la nécessité de renforcer les contrôles et d’obtenir des garanties de la part des institutions compétentes.
Philippe Xuma, membre de l’Association des apiculteurs des îles Loyauté, a détaillé les revendications des apiculteurs : « Soit les bateaux passent directement par Nouméa, comme ça il y a tout ce qui est logistique niveau veille phytosanitaire sur Nouméa avant de venir sur les îles, ou, si ça ne peut pas se faire, il faut qu’il y ait une équipe du SIVAP ici sur Lifou. Actuellement, on est en réunion avec tous les acteurs de la filière, la Province, les membres de l’association des apiculteurs des îles Loyauté, avec qui on fait une lettre commune sur ces demandes, notamment pour alerter les pouvoirs publics et le gouvernement sur cette crainte réelle et avérée ».
Le SIVAP (Service d’inspection vétérinaire, alimentaire et phytosanitaire) est au centre des attentes des apiculteurs, qui demandent la présence permanente d’un agent sur l’île pour effectuer les contrôles nécessaires.
Une coopération nécessaire avec le secteur du tourisme
De son côté, Antoine Barnaud, vétérinaire à la Province des îles Loyauté, appelle à une approche concertée avec les différentes parties prenantes, y compris les professionnels du tourisme : « Je leur conseille surtout de discuter avec toutes les différentes instances, collectivités professionnelles, etc., concernées par ces risques-là, notamment les professionnels du tourisme, notamment pour discuter sur le circuit des bateaux, échanger avec le SIVAP sur les moyens mis en place pour détecter et contrôler la présence de maladies ou d’espèces envahissantes sur les bateaux qui arrivent, et échanger sur la conduite à tenir ».
Face à ces risques, l’Association des apiculteurs espère que les pouvoirs publics prendront rapidement des mesures pour renforcer la surveillance et la prévention, notamment en adaptant les circuits touristiques ou en déployant les ressources nécessaires sur place.
Damien Chaillot