Nouvelle-Calédonie : Grève à la SLN, le syndicat SGTINC craint le dépôt de bilan du groupe minier

Nouvelle-Calédonie : Grève à la SLN, le syndicat SGTINC craint le dépôt de bilan du groupe minier

Forte inquiétude chez les employés du groupe de la Société Le Nickel (SLN), dont les difficultés financières sont connues de longues dates. Malgré un prêt massif de l’État et de la société mère Eramet en 2016, la situation financière et le recours massif aux locations inquiètent de plus en plus les salariés du groupe, qui ont lancé un mouvement de grève ce mercredi via le syndicat SGTINC. Explications grâce aux interviews sur place de nos confrères de CALEDONIA.

« Nous sommes inquiets quant au futur de la SLN, inquiets pour notre avenir », expliquent de concert les représentants du Syndicat Général de Travailleurs de l'Industrie de Nouvelle-Calédonie (SGTINC). Un mouvement a démarré à l’entrée du site de Doniambo, tandis qu’en conférence de presse, les représentants syndicaux expliquent vouloir attirer l’attention sur une « situation financière inquiétante » et un « manque de transparence » de l’historique groupe minier du territoire, malgré une réunion organisée la veille entre syndicat et direction qui n’a pas pu empêcher le mouvement de voir le jour.

D’après les grévistes, sur le prêt de trésorerie de 62 milliards FCFP (env. 520 millions d’euros) accordé en 2016 par le groupe Eramet et l’État, il ne resterait que 4 milliards FCFP (env. 33,5 millions d’euros) de disponible. Selon Glen Delathière, Délégué syndical SGTINC, au micro de CALEDONIA : « Ce prêt, qui nous a été octroyé, a servi beaucoup à maintenir la SLN et à faire de la location, comme la C.A.T qui arrive, ça va être un gros coût niveau location (…) ce qu’on dénonce, c’est qu’on loue beaucoup, on loue des engins, on loue des voitures, on fait de la location d’une C.A.T, mais derrière, on n'investit pas pour l’avenir et il n’y a aucune pérennité pour l’avenir et on se demande où on va aller demain ».

Une inquiétude partagée par de nombreux salariés du groupe sur les différents sites du groupe minier. Parmi eux, Stéphane Nimori, employé à Kouaoua et membre du SGTINC, évoque l’impact sur les mises aux normes de sécurité, au micro de CALEDONIA : « La remise en conformité de nos installations a été repoussée, alors que ce sont des endroits où nos agents travaillent. On parle de chute de hauteur, on a eu un mort dernièrement chez nous, alors aujourd’hui, on ne peut pas se permettre de repousser des investissements qui concernent la sécurité ».

Sollicité, l’industriel n’a pas répondu à l’appel pour une interview sur le sujet, mais a indiqué comprendre l’inquiétude des salariés, ajoutant cependant que chaque mouvement social à un impact sur la production. Le sujet sera très certainement évoqué à l’occasion d’un comité d’administration prévue demain, jeudi, entre SLN et Eramet.

Damien Chaillot