Nouvelle-Calédonie : Déploiement de drones et d’hélicoptères, calcul des surfaces brûlées… Quel est le rôle de la cellule feux de forêt ?

©Anthony Tejero / Les Nouvelles Calédoniennes

Nouvelle-Calédonie : Déploiement de drones et d’hélicoptères, calcul des surfaces brûlées… Quel est le rôle de la cellule feux de forêt ?

Loin des lances à incendie, dans les bureaux de la Sécurité civile, les équipes scrutent le moindre départ d'incendie qui pourrait se déclarer dans le pays. Officiellement active depuis mercredi 1er octobre, la cellule feux de forêt assure des missions essentielles, en appui des pompiers communaux, pour venir à bout de ce fléau qui ravage des milliers d’hectares chaque année.

Un effectif de 94 pompiers présents dans toutes les casernes du pays, chiffre qui tombera à 86 pour la nuit prochaine, neuf incendies répertoriés la veille… 

Ce jeudi 2 octobre, comme chaque matin, le tableau de bord affiche les données actualisées en temps réel sur un écran géant installé au cœur des bureaux de la Sécurité civile, au centre-ville de Nouméa. Bienvenue dans la cellule feux de forêt. Un dispositif qui a officiellement été activé ce mercredi 1er octobre et qui vise à améliorer la réactivité des interventions et mieux adapter les réponses face au fléau que représentent les incendies dans le pays.

« Cette cellule est là pour coordonner et recenser en temps réel l’ensemble des feux qu’il y a sur le territoire. Le but est aussi de pouvoir répondre aux sollicitations des centres de secours, afin d’envoyer les moyens que nous avons à notre disposition, tant humains et matériels, qu’aériens avec nos hélicoptères bombardiers », résume le lieutenant Philippe Buama, chargé du dispositif. « Les centres de secours nous contactent pour nous signaler un feu. Et selon les besoins, soit on engage nos moyens, soit on garde le sinistre sur nos bases de données et on suit l’évolution du feu à distance. »

Cette saison, la Sécurité civile dispose notamment de deux hélicoptères bombardiers d’eau (HBE) positionnés dans le Sud et dans le Nord et de 18 sapeurs-pompiers (huit sur l’antenne de Koné, dix à Nouméa). Parmi eux, 12 agents sont formés pour piloter les quatre drones que possèdent ces équipes, une technologie de plus en plus utilisée dans la lutte contre les incendies, qui vient en complément des données satellites.

« On essaie de projeter au maximum ces équipes sur le terrain, car c’est une vraie plus-value. Le drone aide le commandant des opérations à avoir une vision aérienne du feu, ce qui est beaucoup plus facile ensuite pour élaborer la stratégie d’intervention et prendre ainsi les bonnes décisions », estime Gwenval Cambon, le directeur par intérim de la Sécurité civile. « Cet outil nous permet également une meilleure remontée d’informations pour les analyses a posteriori du sinistre, notamment pour savoir les superficies précises brûlées, le type de végétation, etc. »

Pas d’épisode El Niño en vue

Pour l’heure, le pays n’a pas encore fait face à des incendies majeurs, si ce n’est l’intervention délicate sur le plateau de Dogny, en septembre. Alors que les météorologues misent sur un maintien d’une phase neutre ou d’un retour de La Niña d’ici la fin de l’année, synonyme de pluies plus importantes que la normale, les agents se tiennent tout de même prêts à parer à tout incendie hors de contrôle. 

« Nous sommes en contact étroit avec les collègues prévisionnistes de Météo France, qui avancent un scénario avec plus de pluie pour l’instant. Si ça confirme, on devrait rester sur une période assez calme, mais ce n’est pas pour autant qu’on n’aura pas de feu », explique le lieutenant Philippe Buama. « On s’attend plutôt à des feux avec des développements moins conséquents comparé à une année El Niño. Aujourd’hui, le danger principal, c’est le vent. Donc si on connaît un affaiblissement de ces vents, cela nous permettra de traiter au mieux et de limiter l’impact du feu, notamment sur les surfaces. »

Anthony Tejero pour Les Nouvelles Calédoniennes