Nouvelle-Calédonie : Concilier protection des ressources naturelles et enjeux miniers

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Nouvelle-Calédonie : Concilier protection des ressources naturelles et enjeux miniers

Trouver des outils pour une meilleure gestion des ressources naturelles, notamment dans le secteur minier, ce fut l’objectif de la semaine de séminaire organisée au centre de recherche Nord de l’Institut Agronomique Calédonien (IAC) à Pouembout. En présence de chercheurs de nombreux pays, la rencontre avait pour but, dans le cadre du projet PACSEN, de mettre en commun les ressources pour une meilleure gestion de l’environnement face aux enjeux miniers. Focus grâce au reportage de nos confrères de CALEDONIA.


Ils sont chercheurs et chercheures venues d’Australie, de Papouasie-Nouvelle-Guinée, d’Écosse, de Nouvelle-Calédonie, avec le même objectif : développer des outils permettant d’assurer la protection des ressources naturelles face aux enjeux économiques et industriels, notamment dans le secteur minier, et ainsi améliorer le bien-être de la population dans le Pacifique sud.

Pendant une semaine, à Pouembout, des scientifiques ont ainsi mis leurs connaissances et leur expertise en commun afin de trouver des pistes de réflexion pour une approche concertée face à ces problématiques.

Séverine Bouard, chercheuse en science sociale au centre de l’IAC de Pouembout, détaille les enjeux du projet, au micro de Caledonia : « On a un enjeu à continuer les recherches, donc à continuer à trouver des financements, monter des projets ensembles, pour pouvoir implémenter un peu la même méthode quel que soit le territoire du Pacifique. Après, en termes de partage des données, et c’est l’objectif du projet PACSEN, c’est de créer une interface entre science, société civile et décideurs politiques. Une des pistes, c’est de créer une interface numérique, ou un institut de recherche dans le Pacifique, mais déjà, une base de données peut être partagée, sur laquelle on pourrait agréger différents documents de recherches, d’études d’impact, environnementales, sociétales, et présenter ces ensembles de résultats pour que ce soit partagé puis réutilisé par les décideurs, les industriels, pour essayer de mettre œuvre de meilleures pratiques, en termes d’industrie extractive notamment, sur les aspects environnementaux et surtout sociétaux ».

Même constat pour Emilka Skrzypek, du département d’anthropologie sociale de l’Université de St Andrews en Écosse, qui présente l’intérêt de la mise en commun des initiatives : « Toutes les problématiques sur lesquelles nous travaillons entre les anciens membres de PACSEN et ceux qui nous ont rejoints pour le séminaire sont tellement compatibles. Je pense vraiment qu’il y a des innovations quand de nouvelles idées émergent et que nous ne pouvons pas le faire individuellement. Je pense que les échanges qui ont commencé jusqu’ici tout au long de la semaine, se poursuivront très certainement. Nous recherchons des moyens de formaliser des demandes de fonds pour la recherche, et parce que nous sommes ensemble, cela nous permet de construire des projets plus grands, et donc d’obtenir des subventions plus conséquentes. On espère avoir un impact plus important sur le travail que nous faisons ».

La prochaine rencontre est d’ores-et-déjà programmée pour l’année prochaine, en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Damien CHAILLOT