Dans un courrier adressé à Louis Mapou, le chef de l’État a promis au président du gouvernement calédonien 210 millions d’euros (un peu plus de 25 milliards de Fcfp), « sous formes d’avances remboursables et de prêts », à condition que l’exécutif local poursuivent des réformes fiscales et appelle une nouvelle fois à l’arrêt des violences.
Emmanuel Macron, dans son courrier, « propose » plus précisément « le versement d’une subvention de l’État de 51 millions d’euros » pour prendre en charge la moitié du chômage partiel mis en place suite aux destructions d’entreprises ; « l’octroi par l’État d’une avance remboursable à hauteur de 100 millions d’euros » ; et « un crédit à hauteur de 50 millions d’euros » octroyé par la Banque des Territoires via le Fonds d’épargne.
Le courrier du chef de l’État est une réponse à une demande du gouvernement calédonien qui, en cessation de paiement, avait demandé une aide de 31 milliards de Fcfp à l’État. Cette nouvelle aide « nécessitera au préalable l’assurance que des réformes pourront être votées par le Congrès, et la présentation par le gouvernement et le vote par le Congrès d’un budget supplémentaire ajustant la prévisions des recettes et les dépenses », a insisté le président de la République, regrettant que « les engagements de réformes pour retrouver une stabilité financière (…) n’aient pas été intégralement menées à bien, malgré votre volonté affichée et les actions que vous avez entreprises ».
En 2020 et 2022, l’État avait notamment validé deux prêts garantis, pour un montant respectif de 240 et 175 millions d’euros, a rappelé Emmanuel Macron. « Reconstruire le territoire en laissant perdurer les déséquilibres qui ces dernières années ont amené ses finances publiques, d’ores et déjà avant la crise de mai, en situation de quasi faillite, n’est pour moi pas une option », a-t-il insisté, rappelant que « le montant des soutiens de l’État » au lendemain de la crise « s’élève déjà à près de 100 millions d’euros ».
Emmanuel Macron a aussi appelé à « poursuivre et accentuer nos efforts conjoints pour appeler à la fin des violences ». Un « esprit de responsabilité » que le président attend de « l’ensemble des membres du gouvernement », « des responsables de Provinces et des communes ». « Il n’est pas envisageable de mettre en œuvre ces efforts sans que les violences ne cessent, car ce serait détruire d’un côté ce que nous nous efforçons de reconstruire de l’autre » a-t-il ajouté, estimant au passage que l’ensemble des formations politiques du gouvernement collégial calédonien n’a pas « fermement condamné » ces violences.
« L’effort à consentir pour l’État est majeur » insiste encore le chef de l’État qui demande à l’exécutif calédonien « une unité transpartisane et du courage », ainsi que « des mesures ambitieuses et concrètes pour corriger les déficits structurels de l’économie calédoniennes et pour maîtriser la dépense publique ».