Suite à la mise en sommeil KNS et le départ de l’actionnaire Glencore, de nombreux habitants présents dans la zone Voh, Koné, Pouembout (VKP) dans le cadre de l’activité minière ont quitté le secteur. En résulte un ralentissement de l’activité économique, des incertitudes sur le marché immobilier, comme sur les projections budgétaires des communes. Focus grâce au reportage de nos partenaires de CALEDONIA.
Une chute démographique de 500 habitants en l’espace de 3 mois, marqueur fort des conséquences de la mise en sommeil du site de l’usine du Nord de Koniambo Nickel SAS (KNS). Premier secteur à percevoir les répercussions de l’événement, celui de l’immobilier, d’ores et déjà impacté par le départ de nombreux travailleurs de la zone.
Au sein de la société Ellipse Immo, depuis le mois de février, une trentaine de locataires ont rendu leur logement. Si les finances restent stables, la situation va se compliquer d’ici 2 mois, explique Cyrille Berhault, gérant de l’agence immobilière, au micro de CALEDONIA : « Beaucoup de logements ont été dé-baîllés au mois de février suite à l’annonce de la mise en sommeil, et en général les locataires ont 3 mois de préavis, et ces 3 mois vont s’achever au mois de juin. Donc, au mois de juin, il n’y aura plus de locataires, donc plus de loyer pour les propriétaires, donc là, économiquement, ça peut être compliqué pour les propriétaires qui comptent sur ces loyers par rapport aux traites qu’ils ont dû engager pour acheter les logements. Maintenant, ça va dépendre de ce qu’il va se passer avec la reprise de l’usine, donc tout le monde attend l’échéance de la fin août ».
Déjà 150 logements ont été libérés et 50 enfants radiés des écoles du secteur, des marqueurs qui pourraient impacter à leur tour un autre aspect de l’économie de la commune, via la répartition du Fonds Intercommunal de Péréquation (FIP), comme en témoigne Patrick Robert, 2e adjoint de la commune de Koné : « Démographiquement, on pense qu’on a perdu 500 habitants. On pensait franchir la barrière des 10 000 au futur recensement prévu en octobre 2024, et on va stagner probablement entre 9 000 et 9 500. La conséquence, c’est le Fonds Intercommunal de Péréquation (FIP), qui est l’argent que le Congrès et le gouvernement attribuent aux 33 communes par une clé de répartition qui tient compte de la démographie, des voies classées, des enfants scolarisées et du budget précédents. Nous par exemple, on avait 580 millions pour le FIP fonctionnement, et là, on aura peut-être un peu moins ».
La potentielle reprise de l’activité de l’usine du Nord sera le facteur déterminant pouvant répondre aux inquiétudes des acteurs économiques de la zone VKP.
Damien Chaillot