L'État a accordé un prêt de 140 millions d'euros à l'usine de nickel Prony Ressources, l'un des trois grands métallurgistes de Nouvelle-Calédonie, situé dans le sud selon un décret paru vendredi au Journal officiel.
Il n'y aura « pas de versement » du prêt sans signature d'un accord sur le nickel en Nouvelle-Calédonie, a toutefois précisé Bercy à l'AFP. « L'État versera cent quarante millions d'euros au titre du programme du Fonds de développement économique et social (FDES), par l'entremise de Bpifrance, sous la forme de prêt au profit de la société Prony Resources », dit le décret du Journal officiel, qui précise que l'arrêté du ministre de l'Économie Bruno Le Maire a été signé le 19 février.
Le « pacte nickel », censé relancer le secteur, est actuellement en négociations pour sauver les trois usines métallurgiques de l'archipel (KNS, la SLN et Prony Resources), lourdement endettées. Outre ces 140 millions, Sonia Backès, la présidente de la province Sud où le site est implanté, avait précisé mi-février qu'une subvention annuelle de 40 millions d'euros, destinée à compenser la hausse des coûts de l'énergie, serait également accordée à Prony Resources, sous réserve là encore de la signature du « pacte nickel ».
Pour tenter de trouver un avenir au site, un fiduciaire regroupant les parts du négociant suisse Trafigura (19% de Prony Resources), de la Compagnie financière de Prony (30%) et de 25% des 30% détenus par la Société de participation minière du Sud calédonien (SPMSC, qui regroupe des intérêts publics dont la province Sud) doit être constituée. Cela permettrait à un éventuel repreneur d'acquérir jusqu'à 74% de Prony Resources.
Depuis son rachat au groupe minier brésilien Vale en 2021, le site métallurgique Prony Resources a accumulé les pertes, qui ont atteint 108 millions d'euros pour la seule année 2023. Ces piètres résultats s'expliquent par une production insuffisante, la chute des cours du nickel mais aussi, selon Sonia Backès, « des contrats prétarifés avec Vale et Trafigura au détriment de Prony Resources ».
Une autre usine de nickel de Nouvelle-Calédonie, Koniambo Nickel SAS (KNS), dans le nord de l’archipel, a été mise en sommeil pour au moins six mois par son actionnaire principal, le groupe suisse Glencore, dans l'attente d'un éventuel repreneur.
Avec AFP