Nickel calédonien : L’État « prend acte » du retrait de Glencore de l’usine du Nord

©Baptiste Gouret / LNC

Nickel calédonien : L’État « prend acte » du retrait de Glencore de l’usine du Nord

Alors que Glencore a annoncé se retirer de l’usine du Nord, ce lundi, l’État, par le biais du cabinet du ministre de l’Économie Bruno Le Maire, a convié la presse pour annoncer rester « complètement engagé » à trouver un avenir industriel à KNS ainsi qu’à l’ensemble de la filière nickel du Caillou. Un sujet de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.

L’annonce a fait l’effet d’une bombe, ce lundi, et la réaction de l’État ne s’est pas fait attendre. À peine le retrait de Glencore de l’usine de KNS, rendu public, que le cabinet du ministre de l’Économie Bruno Le Maire, a convoqué la presse, annonçant d’emblée « prendre acte » de cette décision.

Ce départ du géant mondial des matières premières, actionnaire à 49 % et principal financeur de l’outil industriel du Nord, intervient alors que le ministre avait proposé, la semaine dernière, un soutien « d’une ampleur exceptionnelle » de 200 millions d’euros, soit près de 24 milliards de francs, rien que pour l’année 2024 (dont 60 millions d’euros de subvention à l’énergie) pour garantir la pérennité du site.

Sauf que malgré ce travail « de plusieurs mois », Glencore a « préféré faire le choix de l’ouverture d’une période de recherche de repreneur » de six mois. Une phase durant laquelle la production sera stoppée mais les fours de l’usine « maintenus à chaud » et les emplois locaux préservés en vue de « redémarrer l’outil ultérieurement ».

Rôle stratégique pour les approvisionnements de l’Europe

En dépit de ce revers, l’État assure rester « complètement engagé pour trouver un avenir industriel » à l’usine du Nord, comme à l’ensemble de la filière nickel du Caillou. Et ce, « d’abord parce que c’est une filière absolument stratégique pour le territoire de Nouvelle-Calédonie et ensuite parce qu’elle peut jouer un rôle à l’avenir dans la sécurisation des approvisionnements stratégiques de l’Europe. »

Le ministère de l’Économie assure ainsi que « l’enjeu dans lequel nous allons nous engager totalement est de se mobiliser pour trouver un repreneur dans le cadre du pacte du nickel que nous proposons et qui est indispensable pour l’avenir de la filière. Cette recherche de repreneurs est évidemment essentielle pour nous ».

Trouver « une solution individuelle » pour les salariés et les sous-traitants

Enfin le cabinet de Bruno Le Maire tient à adresser un message aux Calédoniens concernés par cette décision, assurant que l’État se penchera « très attentivement » avec le Haut-commissariat, le gouvernement et les différentes collectivités locales pour qu’une « solution individuelle soit proposée pour l’ensemble des salariés et des sous-traitants impactés par les décisions prises par les actionnaires » de l’usine du Nord.

L’État juge d’ailleurs bon de préciser que Glencore s’est engagé à verser les salaires des employés de l’usine jusqu’à la fin de cette phase de transition de six mois. Quant à l'identification d'un potentiel repreneur, y compris Chinois comme l'ont demandé à plusieurs reprises des journalistes au cours de cette conférence de presse, le cabinet de Bruno Le Maire n'a livré aucun élément, jugeant qu'il est « trop tôt » pour se prêter à tout commentaire et renvoyant cette responsabilité aux actionnaires de KNS. 

Anthony Tejero pour Les Nouvelles Calédoniennes