Interpellé par le député de Polynésie Moetai Brotherson sur une possible extension de l’expérimentation du cannabis thérapeutique dans cette Collectivité d’Outre-mer, le nouveau ministre de la Santé s’y est dit favorable.
« Je transmets à mon cabinet. C’est une bonne idée » a confié le nouveau ministre de la Santé, dans une réponse manuscrite transmise au député Moetai Brotherson. Ce dernier demandait l’extension de l’expérimentation du cannabis thérapeutique en France, qui débutera en septembre 2020. « On va juste évaluer combien de bénéficiaires potentiels parmi les cinq indications retenues pour l’expérimentation », précise Olivier Véran, nommé lundi suite au départ d’Agnès Buzyn pour la campagne des municipales à Paris.
« J’avais participé il y a 2 semaines avec Olivier Véran à une conférence de l’association L630 sur ce sujet et nous partageons le même enthousiasme », a encore fait savoir le député Brotherson. « Je vais maintenant travailler avec son cabinet, avec l’ARASS et le ministère de la Santé de Polynésie sur les détails de cette extension ». Interrogé par la rédaction en mars 2019, le député confiait déjà être favorable à la législation de l’usage récréatif et la légalisation de l’usage thérapeutique du cannabis.
Adoptée en octobre dernier, cette expérimentation concerne quelques 3 000 patients « recrutés » et souffrant de douleur neuropathique liée à des altérations fonctionnelles ou à des lésions des nerfs, de contractions musculaires douloureuses dans la sclérose en plaques ou post-AVC, d’épilepsie résistante aux médicaments, complications liées aux cancers et aux traitements anti-cancéreux et de situations palliatives. Il s’agit précisément des cinq indications retenues pour cette expérimentation.
Les produits testés seront fournis « sous forme de tisane, d’huile, de fleurs séchées en vaporisateur », avait précisé Olivier Véran en décembre dernier. Le nouveau ministre de la Santé n’est autre que le rapporteur de cet amendement introduit dans le projet de loi de Finances de la Sécurité sociale. Pour l’heure, la production en France étant interdite, l’ANSM fera appel à des producteurs étrangers, notamment Canadiens. « Si un producteur national est en capacité de répondre aux critères, il pourra être retenu », a précisé Christelle Ratignier-Carbonneil, Directrice générale adjointe de l’ANSM.
Concernant la Polynésie française, reste encore à définir, outre le nombre de patients concernés par cette éventuelle extension de l’expérimentation en Polynésie, le choix d’un centre médical de référence ou encore, une modification réglementaire des médicaments pouvant être importés sur le territoire.