Les tarifs bancaires des collectivités d’Outre-mer du Pacifique demeurent bien supérieurs à ceux de l’Hexagone, mais l’écart s’est fortement réduit, selon la Banque de France

Les tarifs bancaires des collectivités d’Outre-mer du Pacifique demeurent bien supérieurs à ceux de l’Hexagone, mais l’écart s’est fortement réduit, selon la Banque de France

L’Observatoire de l’inclusion bancaire de la Banque de France vient de publier son rapport annuel pour l’année 2023, consacré au suivi des dispositifs d’inclusion financière. Ces derniers ont pour objectif de permettre l’accès de tous à des services bancaires indispensables, et visent aussi à informer et protéger les personnes en situation de fragilité financière. Cette année, un chapitre du rapport porte sur l’inclusion bancaire dans les collectivités d’Outre-mer du Pacifique.

Dans son étude, la Banque de France rappelle tout d’abord que c’est l’Institut d’émission d’Outre-mer (IEOM) qui est en charge des différents dispositifs favorisant l’inclusion financière dans les collectivités d’Outre-mer du Pacifique (COM) et gère à ce titre « la collecte de l’Observatoire de l’inclusion bancaire, la tenue des commissions de surendettement et le traitement des dossiers, la procédure de droit au compte et l’éducation financière ».

Avant 2019, rares étaient les établissements financiers implantés dans les COM à avoir une politique pour l’inclusion bancaire (formation des équipes locales, détection des personnes fragiles, promotion du microcrédit, information de la clientèle). Cependant, depuis 2022, tous ont engagé des actions, selon la Banque de France : « L’ensemble des établissements propose désormais une formation interne à leurs agents sur l’inclusion bancaire. Considérant l’éloignement géographique, certains groupes favorisent le e-learning. Au-delà des efforts importants déployés pour lancer les formations, celles-ci se sont pérennisées ».

Les établissements ont également instauré leurs propres systèmes d’identification. « Ainsi, en 2023, le groupe BPCE, par ses filiales Banque de Nouvelle-Calédonie et Banque de Tahiti, a introduit une méthode de détection précoce et prédictive du surendettement, adaptée au contexte local ; le nombre de personnes identifiées par ce critère interne a été multiplié par trois en un an », précise l’étude.

Des tarifs bancaires de base encadrés par des modérations

Les tarifs bancaires dans les COM demeurent bien supérieurs à ceux de l’Hexagone, mais l’écart s’est considérablement réduit. D’après la Banque de France, « le prix moyen de l’abonnement à des services bancaires est passé de 534 à 82 francs CFP dans les COM entre 2013 et 2023, contre une réduction de 69 à 2 francs CFP dans l’Hexagone ». Par ailleurs, des accords ont été renouvelés avec les Haut-Commissariats de la République en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie, où certains tarifs bancaires de base se trouvent encadrés par des modérations qui favorisent l’accès des populations les plus fragiles aux services de banque. « Ainsi, le tarif de l’offre spécifique clientèle fragile a été abaissé à 120 francs CFP en Polynésie dès avril 2023, et les retraits d’espèces au guichet en Nouvelle-Calédonie sont devenus gratuits à partir de 2021. » 

En ce qui concerne le surendettement, 90 dossiers ont été déposés en Nouvelle-Calédonie et 239 en Polynésie en 2023 (respectivement –19% et +17% par rapport à 2022), soit une hausse totale de 4% dans les COM. « La prévention des risques de surendettement s’appuie sur les fichiers d’incidents bancaires, dont le Fichier central des chèques (FCC) en vigueur dans les COM. En 2023, 48 641 incidents de paiement sur chèque ont été déclarés, soit une baisse de 3% sur un an. Le nombre de personnes en interdiction bancaire à la suite d’un incident sur chèque recule de 6% entre fin 2022 et fin 2023 », souligne l’étude.

Enfin, la Banque de France rappelle que l’IEOM poursuit une mission d’éducation financière des publics, intitulée EDUCFI, « en combinant des actions de terrain et de communication destinées aux organismes partenaires ». Au total, selon l’étude, les actions menées par l’IEOM ont permis de sensibiliser 1660 personnes en 2023, dont 1400 élèves du primaire aux classes préparatoires, et 81 enseignants. En outre, l’IEOM participe également à la formation des cadres et des jeunes du régiment du service militaire adapté (RSMA). 

PM