Des salariés et sous-traitants du secteur du nickel ont fait grève jeudi, sans provoquer de perturbation majeure, pour inciter les actionnaires des trois usines de raffinage de l'archipel, au bord de la faillite, à participer au redressement du secteur.
Le mouvement a été lancé par le Syndicat général des travailleurs de l'industrie (SGTI-NC) et rejoint par une organisation patronale de sous-traitants et des groupements d'intérêts économiques. Ce mouvement n'a pas entraîné de perturbation de la production ou de blocage d'axe.
A Nouméa, le chef-lieu, une centaine de personnes s'est rassemblée devant le siège de Prony Resources, tandis que devant l'usine, située dans le sud du territoire, une trentaine de salariés et sous-traitants avaient déployé banderoles et engins miniers devant l'entrée du site, sans entraver la circulation.
Dans le nord d'île, une soixantaine de personnes, selon NC la Première, a organisé un barrage filtrant sur la commune de Poya. "On a voulu alerter, mais sans pénaliser la production", explique Glen Delathière, délégué syndical SGTI-NC à la Société Le Nickel (SLN), les trois usines métallurgiques se trouvant "dans une urgence absolue".
Au cours de l'après-midi, une délégation de l'Intersyndicale a été reçue par la Présidence de Prony-Ressources, sleon les Nouvelles Calédoniennes. "Nous déciderons de la suite à donner à ce mouvement en fonction de nos échanges lors de la réunion", annonce Glen Delathière, délégué syndical du SGTINC-NC.
Un "pacte nickel", censé relancer ce secteur en grande difficulté, est actuellement en négociation, à l'initiative du ministre de l'Economie Bruno Le Maire qui avait dit souhaiter lors de sa visite sur le Caillou en novembre que les négociations aboutissent d'ici à fin janvier.
Le pacte prévoit notamment une subvention de l'Etat et des collectivités pour baisser le prix de l'électricité, un des principaux facteurs de surcoût du nickel calédonien, une aide à la transition énergétique, et, les industriels l'espèrent, un financement direct, sans lequel ils estiment que la survie immédiate n'est pas possible.
En Nouvelle-Calédonie, près de 25 % des emplois dépendent de la mine et de la métallurgie, selon un rapport de l'Inspection des finances.
Lors de sa visite, Bruno Le Maire avait estimé les besoins immédiats en financement des trois usines de nickel de l'archipel (KNS, SLN et Prony Resources) à 1,5 milliard d'euros.
Avec AFP