Un phoque-léopard blessé a été observé cette semaine en Polynésie française, à des milliers de kilomètres au nord de son habitat naturel en Antarctique, ont annoncé des associations à l'AFP, sans qu'un lien avec le dérèglement climatique ne soit établi.
Repéré jeudi, le mammifère marin, maigre, la tête entaillée, est reparti au large vendredi (samedi en métropole) après une nuit à Mangareva, l'île la plus peuplée de l'archipel des Gambier. La commune a publié sur sa page Facebook des images de ce léopard de mer, dans l'océan et à terre, en recommandant de ne pas l'approcher et en soulignant le risque de transmission de maladies.
Selon Charles Mars, membre de l'association Océania, il semble s'agir d'un "juvénile blessé et ce n'est pas bon signe qu'il reparte et revienne". "Quelqu'un lui a donné du poisson mais il ne l'a pas mangé", "je ne suis pas optimiste sur sa survie", a de son côté commenté Elodie Berger, gestionnaire du Réseau des gardiens de l'océan, association polynésienne de sensibilisation à la préservation des espèces marines."Un individu isolé n'est pas le signe d'un dérèglement climatique", a expliqué l'océanologue Agnès Benet, fondatrice de l'association Mata Tohora.
Si c'est une première dans l'archipel des Gambier, "on a déjà observé des léopards de mer à Rapa en 2017 et 2019, et des bébés otaries s'échouent chaque année loin de leur niche écologique", a précisé cette spécialiste de biologie marine. "En revanche, le changement climatique affecte la migration des baleines à bosse. On a des baleines plus maigres en Polynésie, car les stocks de krill diminuent en raison du réchauffement des eaux et de la surpêche", a-t-elle expliqué.
Avec AFP