Au moins trois personnes ont été mises en examen dans l'enquête sur la mort en mai 2024 de Nicolas Molinari, gendarme tué d'une balle dans la tête durant les émeutes en Nouvelle-Calédonie, a appris l'AFP lundi de sources concordantes.
Le jeune gendarme de 22 ans avait été tué à la sortie du fief indépendantiste de Saint-Louis, sur la commune du Mont-Dore, deux jours après le déclenchement des violentes émeutes qui ont secoué la Nouvelle-Calédonie en 2024.
Il se trouvait dans son véhicule stationné au lieu-dit La Coulée lorsqu'il avait été atteint par un tir à la tête aux alentours de 19h. Selon les informations de l'AFP, les trois mis en cause font partie de la dizaine de personnes activement recherchées par les forces de l'ordre dans la tribu de Saint-Louis depuis juillet 2024.
Plusieurs d'entre eux s'étaient rendus d'eux-mêmes aux forces de l'ordre après l'opération du GIGN (groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale) qui avait coûté la vie à deux jeunes de la tribu, Samuel Moekia et Johan Kaidine, le 19 septembre 2024. Plusieurs autres sont toujours recherchés.
« De nombreuses auditions et des actes de police scientifique et techniques » avaient eu lieu dans les mois qui ont suivi le meurtre, selon un communiqué du procureur de la République de novembre dernier, qui ne s'est pas exprimé depuis sur cette affaire. Sollicité, le parquet de Nouméa n'a pas souhaité commenter les mises en examen, alors qu'une reconstitution sous haute surveillance était organisée lundi.
Les quatre kilomètres de route qui passent devant Saint-Louis ont été entièrement fermés à la circulation de 19h à 5h et sont placés sous la surveillance d'un important déploiement de gendarmes mobiles. Des véhicules civils devant servir à la reconstitution ont été acheminés sur place, a constaté l'AFP, mais les journalistes n'ont pas été autorisés à approcher les lieux.
Les violences de 2024, liées à une réforme sensible du corps électoral malgré le désaccord du camp indépendantiste, ont fait 14 morts dont deux gendarmes, Nicolas Molinari et Xavier Salou. Ce dernier est décédé d'un tir accidentel au sein d'une caserne, avant un départ en mission.
Avec AFP