EXPERTISE. Selon l’IEOM, le PIB par habitant à Wallis-et-Futuna s’élève à 2 millions Fcfp (16 400 euros) en 2019

Parking d'un supermarché à Futuna ©Wikipédia

EXPERTISE. Selon l’IEOM, le PIB par habitant à Wallis-et-Futuna s’élève à 2 millions Fcfp (16 400 euros) en 2019

L’IEOM, dans le cadre du partenariat CEROM, vient de procéder à une actualisation du PIB de Wallis-et-Futuna pour l’année 2019, à la demande des pouvoirs publics locaux. La dernière (et seule) estimation du PIB avait été effectuée en 2008 sur les données de l’année 2005. Dans cette expertise, l’Institut nous éclaire sur les problématiques liées à la réalisation de cet exercice et nous en détaille les principaux résultats.

À combien s’élève le PIB de Wallis-et-Futuna et qu'est-ce que cette estimation révèle de l’économie du territoire ?

En 2019, le produit intérieur brut (PIB) de Wallis-et-Futuna, exprimé en francs CFP courants, est estimé à 22,6 milliards F CFP (environ 189,4 millions d’euros), contre 18 milliards F CFP en 2005. Avec une population de 11 558 habitants, le PIB/habitant s’élève à près de 2 millions de francs CFP (soit 16 400 euros), représentant environ 45 % de celui de l’Hexagone. Il y a quinze ans, il en représentait 37 % avec 1,2 million F CFP/habitant (10 000 euros).

Par rapport aux autres territoires ultramarins, Wallis-et-Futuna se place en dessous du niveau médian. Son PIB/habitant se situe juste en dessous de celui de la Polynésie française (2,3 millions F CFP, environ 19 300 euros) et au-dessus de celui de la Guyane (1,9 million F CFP, soit 15 633 euros). Cette comparaison ne prend toutefois pas en compte les différentiels de prix entre territoires et doit donc être relativisée.

L’augmentation du PIB sur la période est portée par le secteur public. Son poids dans la création de richesse totale s’est renforcé (55 % en 2019 contre 47 % en 2005) et il demeure donc le principal pilier de l’économie du territoire.

Dans quel cadre a été réalisé ce calcul, pourquoi calculer 2019 et avec quelles données ?

Cette étude a été réalisée par l’IEOM dans le cadre du partenariat CEROM (Comptes Economiques Rapides pour l’Outre-Mer) réunissant les Instituts d’Émission, l’Agence Française de Développement (AFD), l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), l’Institut de la statistique et des études économiques de Nouvelle-Calédonie (ISEE) et l’Institut de la statistique de la Polynésie française (ISPF). Depuis 2003, le partenariat CEROM travaille en effet à la réalisation de « comptes économiques rapides » annuels, c’est-à-dire de premières estimations de PIB dans les territoires ultra-marins qui disposent de suffisamment de données. Dans ceux où les données sont plus rares, comme Wallis-et-Futuna, le travail d’estimation est plus complexe et ne peut être réalisé aussi fréquemment. Pour le mener à bien, une grande diversité de données sont exploitées : comptes des administrations, de la direction de l’enseignement catholique, données douanières, comptes de résultat des entreprises ou encore enquête Budget des Familles. Cette dernière en particulier est la seule source d’information disponible sur les ménages wallisiens et futuniens.

Pourquoi le PIB n’est pas calculé tous les ans à Wallis-et-Futuna ?

Effectuée à la demande des pouvoirs publics locaux, cette estimation de PIB est une mesure de la création de richesse sur le territoire et est donc indispensable au suivi de l’état de santé de son économie. Elle permet d’analyser l’évolution de l’activité économique, d’évaluer les effets des politiques publiques et donc de les adapter au mieux aux besoins du territoire. Au regard de l’ancienneté du premier et seul calcul du PIB sur l’année 2005, la Cour des comptes avait ainsi recommandé son actualisation régulière dans son rapport de 2020.

Une nouvelle actualisation de PIB nécessite cependant de disposer de données exploitables. Ainsi, l’enquête « Budget des familles » n’a été réalisée qu’à deux reprises, en 2005 et en 2019, ce qui explique en partie que l’estimation du PIB du Territoire n’a pu être réalisée que sur ces deux années.

Un autre écueil tient au manque de données comptables fournies par les entreprises de Wallis-et-Futuna, dans un environnement où la culture comptable reste encore insuffisamment développée pour permettre la pleine disponibilité et l’exploitation de ces données pour la réalisation du PIB de Wallis-et-Futuna.

Pour en savoir plus : Évaluation du PIB de Wallis-et-Futuna en 2019 - CEROM (cerom-outremer.fr)