De retour de Paris, le membre du gouvernement en charge de l’énergie, Christopher Gygès, annonce la construction à Boulouparis, via la société Akuo, de « l’une des plus grandes infrastructures de stockage d’électricité en France » qui permettra d’alimenter le réseau, de jour comme de nuit, avec le courant produit par les nombreuses fermes solaires du pays. Cet outil, dont l’ouverture est prévue d’ici 2027, devrait également permettre de servir en partie à l’activité métallurgique. Un investissement privé estimé à 9 milliards de francs qui « témoigne de l’attractivité retrouvée » du Caillou. Un sujet de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.
En visite au salon Vivatech de Paris, dédié à l’innovation, le porte-parole du gouvernement Christopher Gygès a profité de son passage dans l’Hexagone pour participer à la finalisation d’un « projet stratégique » pour la Nouvelle-Calédonie : la création d’une centrale de stockage d’électricité d’une ampleur inédite sur le Caillou.
En clair, cet outil, dont la construction est prévue à Boulouparis, sera directement connecté au réseau de distribution publique d’électricité du pays. La centrale captera le trop-plein d’énergie produite par les nombreuses fermes solaires calédoniennes durant la journée, pour pouvoir l’utiliser, ensuite, durant la soirée et la nuit. Dans le détail, cette technologie, portée par la société Akuo, aura une capacité de 200 MWh, soit une puissance délivrée de 50 MW pendant 3 heures chaque jour, sur une durée de vie de 12 ans.
« Poursuivre notre transition énergétique »
« Ce sera l’une des plus grandes centrales de stockage que l’on a au niveau national et même d’Europe », se targue Christopher Gygès, qui estime que le secteur de l’énergie entrera ainsi « dans une nouvelle dimension ». « Cela va permettre de poursuivre notre transition énergétique, tout en commençant également à alimenter le secteur de la métallurgie, au-delà des foyers. C’est donc une énorme avancée technologique en attendant, on espère, de pouvoir développer d’autres espaces de stockage basés sur l’hydroélectricité pour ce secteur industriel. »
Objectif affiché par le gouvernement à travers cette centrale, dont l’ouverture est prévue d’ici fin 2026 ou début 2027 : contribuer à réduire de 75 % les émissions de gaz à effet de serre dans le pays à l’horizon 2035*.
Une trentaine d’emplois directs
Cet investissement privé évalué à 9 milliards de francs est également « un signal fort qui témoigne de l’attractivité retrouvée de la Nouvelle-Calédonie », insiste Christopher Gygès, qui œuvre à la concrétisation de ce dossier depuis de longs mois. « Il y a clairement eu des hésitations de la part des banques, mais on a réussi à montrer que les garanties de développement économique sont de nouveau assurées et maintenues dans le pays. Dans le contexte actuel de crise, nous avons besoin que des investisseurs reviennent. »
Selon les estimations de l’exécutif et d’Akuo, les retombées économiques pour le pays seront « significatives » avec une trentaine d’emplois directs générés (mais uniquement durant la construction de la centrale) et près de 450 millions de francs de droits de douane injectés dans le budget de la Nouvelle-Calédonie.
Note
*Le bilan carbone du photovoltaïque en fait l’un des modes de production d’électricité les moins polluants au monde. Néanmoins d’un point de vue environnemental, il est à noter que le stockage de cette énergie via un système de batteries, comme c’est le cas de ce projet de nouvelle centrale, implique également une consommation d’énergie continue pour alimenter ce système et pose la question de son recyclage. En effet, ces batteries, essentielles pour le stockage d’énergie renouvelable, contiennent des matériaux précieux mais aussi potentiellement nocifs.
Anthony Tejero pour Les Nouvelles Calédoniennes