Les transporteurs maritimes entre les îles de Tahiti et Moorea ont annoncé une hausse du prix des billets au mois d’avril, en raison de la hausse du prix des hydrocarbures. Une annonce qui étonne le gouvernement polynésien qui a bloqué cette hausse grâce à son Fonds de régulation du prix des hydrocarbures.
Le prix des billets du très fréquenté transport maritime entre l’île principale de la Polynésie française, Tahiti, et sa proche voisine, Moorea, ont augmenté depuis le mois d’avril et pourrait encore augmenter en juin. Une annonce des armateurs engagés dans cette desserte qui draine quotidiennement des centaines de passagers, voire plus en période de vacances ou lors de longs week-ends. La raison avancée : la hausse du prix des hydrocarbures.
« On a subi une augmentation de 10 francs par litre de carburant au mois de février », rappelle Samuel Matton, responsable commercial et marketing du groupe Degage (Aremiti), interrogé par nos partenaires de Radio 1 Tahiti. Cette hausse n’a pas été répercutée sur les clients pendant les deux derniers mois. Le 26 janvier, le gouvernement avait annoncé une augmentation de 5 francs à la pompe. « À l’année cela représente une augmentation des charges de 120 millions Fcfp, ce qui est énorme compte tenu des exploitations que l’on a », explique Samuel Matton. « Sans compter la contribution pour la solidarité et l’augmentation générale des tarifs de nos prestataires. Malheureusement on ne pouvait pas ne pas revoir nos tarifs ».
Le constat est le même du côté de l’armateur concurrent, Terevau, qui estime de son côté à 20 millions de Fcfp par an cette hausse des hydrocarbures. L’armateur a donc décidé d’augmenter son billet de 80 fcfp, « pas par gaieté de cœur ». Le troisième armateur de la desserte, qui s’est lancé avec un navire flambant neuf en 2021, a annoncé une hausse de 2% pour rester compétitif. Chez l’historique Aremiti, le coût des hydrocarbures est répercuté de manière hétérogène sur les différents produits, les abonnements par exemple des résidents de Moorea restent les mêmes.
« Si le client prend une aller simple, il y a une augmentation qui est quand-même assez importante », indique Samuel Matton, « par contre dès que le client prend un aller-retour, l’augmentation n’est plus que de 50 francs par billet. On a créé des articles pour que le client s’y retrouve ». Les trois armateurs évoquent une réévaluation en juin. Car pour l’heure, le gouvernement bloque la hausse à travers son Fonds de régulation du prix des hydrocarbures (FRPH) et ce, jusqu’au mois de juin.
Et justement, alors que le gouvernement local a décidé de bloquer ces prix, il a fait part de son étonnement quant à la hausse du prix des billets de bateau. « La prévision du coût pour le FRPH de la stabilisation du prix des hydrocarbures durant le premier semestre 2022 est de 5 milliards Fcfp. Cet effort de la collectivité a justement pour objectif d’éviter une répercussion préjudiciable aux consommateurs » explique le gouvernement polynésien.
« Le prix du gazole vendu aux navettes effectuant le trajet entre Tahiti et Moorea a donc été maintenu, en 2022, à un niveau inférieur à celui de 2018 », en prenant en compte de la hausse évoquée plus haut. « Le gouvernement note que les baisses notables du prix du gazole enregistrées entre janvier 2020 et janvier 2022 n’avaient pas donné lieu à une baisse proportionnelle des tarifs de passage, et s’étonne donc de la revalorisation aujourd’hui constatée des tarifs des navettes ».
Avec AFP.