Depuis la rentrée d’août, les collégiennes et lycéennes de 22 établissements scolaires de Polynésie bénéficient de protections périodiques gratuites. Un projet qui a démarré en 2021 avec deux établissements et que l’UFFO souhaiterait voir s’étendre à tous les collèges et lycées de la Collectivité dans le but de lutter contre la précarité menstruelle. Un sujet de notre partenaire Radio 1 Tahiti.
Des protections hygiéniques pour toutes. C’est l’objectif recherché par l’Union des femmes francophone d’Océanie (UFFO) via son plan de lutte contre la précarité menstruelle. Invitée par l’ICPF à participer à la manifestation organisée samedi dernier dans le cadre d’Octobre rose, l’UFFO a expliqué au grand public la stratégie imaginée pour répondre à cette problématique.
Le sujet a toute sa place dans le cadre de ce mois de prévention et de lutte contre le cancer du sein qui veut finalement œuvrer pour « la santé de la femme » dans sa globalité. « C’est important de prendre soin de soi-même pour les règles », explique Teanini Tematahotoa, directrice de l’Institut du cancer de Polynésie. « Malheureusement, il y a des jeunes filles qui sont obligées de mettre du papier toilette pour se protéger et il faut aussi qu’on puisse les aider à se prendre mieux en charge et plus tard, à partir de 50 ans, qu’elles pensent à aller faire leur suivi et leur mammographie. »
Pour Irmine Tehei, présidente de l’UFFO, cette vision générale de la santé de la femme est « un cercle vertueux ». Selon elle, c’est en se protégeant comme il faut dès l’arrivée des premières règles que l’on prend les bonnes habitudes en termes de santé, d’où l’importance du plan de lutte contre la précarité menstruelle. Le but étant « de répondre à un véritable besoin » en mettant à disposition des élèves, des kits menstruels gratuits comportant des serviettes hygiéniques jetables. Cette stratégie établie en 2021 concernait à ses débuts seulement 2 établissements scolaires un chiffre passé à 22 depuis la rentrée d’août.
« Ce qui est bien, c’est que les filles font attention de ne pas les gaspiller, elles utilisent ce dont elles ont besoin », se réjouit la présidente de l’association qui porte le projet. Au total, 19 800 kits ont été mis à disposition des établissements pour l’année scolaire. Cette action vient ainsi participer à tout un process qui veut, à terme, agir sur le pouvoir d’achat en faisant passer les protections périodiques en PPN, mais aussi les rendre totalement gratuites pour les publics précaires.
Vaitiare Pereyre pour Radio 1 Tahiti