C’est l’annonce de Moetai Brotherson qui était à l’inauguration du Salon du tourisme ce vendredi matin. Les deux compagnies attendaient depuis quelques mois la réponse du Pays à ce sujet et pendant ce temps, certains s’inquiétaient déjà pour Air Tahiti Nui. Le président de la CPME Christophe Plée avait interpellé le gouvernement sur son silence : « Si on met en danger Air Tahiti Nui, qui va payer la note ? » La question va donc réellement se poser puisque c’est fait, les deux compagnies ont obtenu leurs fréquences supplémentaires. Précisions avec notre partenaire Radio 1.
Les demandes avaient été déposées en septembre. Pour la période courant de fin mars à fin octobre 2025, Delta voulait prolonger ses trois rotations hebdomadaires entre Los Angeles et Papeete jusqu’au 7 juin 2025, et sur la même route, Air France voulait passer de 5 à 7 rotations hebdomadaires entre juin à septembre. Des demandes qui devaient être instruites par la Direction de l’aviation civile, en coopération étroite avec les services de l’État et ceux du Pays. Il s’agissait de prendre en compte à la fois la situation « de chaque opérateur », « le contexte du marché » ainsi que « les capacités de la plateforme aéroportuaire ». Dès cette annonce, des patrons s’inquiétaient pour Air Tahiti Nui. Christophe Plée, président de la CPME, avait interpellé le gouvernement : « Si on met en danger ATN, qui va payer la note ? » Surtout que Air Tahiti Nui fait déjà face à des difficultés financières importantes. 3,2 milliards de francs de subvention lui avaient été accordés en fin d’année dernière.
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Des inquiétudes qui ne sont pas partagés par le président du Pays. Moetai Brotherson était à l’inauguration du Salon du tourisme ce vendredi matin et il a annoncé que les deux compagnies obtenaient leurs fréquences supplémentaires pour la prochaine saison. « C’est la preuve de leur intérêt pour notre destination. Il faut bien sûr qu’on maintienne les équilibres avec notre compagnie aérienne mais tout ça c’est une question de stratégie et de capacité offensive et commerciale. Ce sont des discussions qu’on a avec le conseil d’administration et la direction générale », a indiqué le président.
Et Air Tahiti Nui se prépare. Déjà l’année dernière, un partenariat était évoqué pour renforcer la compagnie. Le président Brotherson n’a pas souhaité donner d’informations sur cette question, laissant la direction générale le soin de communiquer à ce sujet – chose qu’elle n’a encore jamais fait depuis l’arrivée en poste de Philippe Marie. Mais il a précisé qu’une étude avait été lancée avec le cabinet Arthur D. Little sur d’éventuelles nouvelles routes et fréquences. « On attendra les conclusions de cette étude pour faire connaître l’impact en termes de flotte et d’organisation interne. » Et c’est aussi la question du réceptif qui se pose avec ces nouvelles fréquences d’Air France et de Delta. Moetai Bortherson est là aussi rassurant : « Sur 2025, il y a de nouvelles clefs qui arrivent avec les actions d’investisseurs privés polynésiens. Il y a également un premier lancement d’appel à projets sur des sites limités, des sites qui sont déjà prêts à l’emploi puisqu’ils ont déjà accueilli des hôtels dans le passé, les fameuses friches à la main du Pays. En termes de réceptif, on a vu ça avec Bud Gilroy (président du conseil d’administration de Tahiti Tourisme, ndlr) il y a de belles perspectives pour la croisière avec des bateaux nouveaux qui vont arriver à partir de 2026 et ça, c’est très encourageant. »
Par Radio 1