Le Congrès a examiné un vœu, jeudi, pour retirer le cannabidiol, dit CBD, de la liste des produits stupéfiants en Nouvelle-Calédonie et ainsi en autoriser l’importation. Cette substance active, qui n’est pas psychotrope au contraire du THC, est réputée pour ses vertus thérapeutiques. À l’unanimité, les élus ont répondu favorablement à cette demande. Reste à savoir si le gouvernement, compétent en la matière, leur emboîtera le pas pour légiférer sur ce sujet. Explication de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.
Un vœu porté conjointement par les groupes Rassemblement et UC-FLNKS, c’est suffisamment rare pour être souligné. C’était l’un des objets de la séance publique du Congrès, jeudi matin, où sept élus loyalistes et indépendantistes ont donc demandé le retrait du CBD de la liste des produits stupéfiants en Nouvelle-Calédonie. Pour rappel, ce cannabidiol, est une substance active issue du cannabis qui est autorisée dans plusieurs pays, dont la France, où ce produit est en vente libre depuis 2021.
Se conformer aux décisions internationales
« Il s’agit de nous conformer aux nombreuses décisions internationales qui ont été prises dans ce sens car le CBD n’est pas un stupéfiant. C’est une autre molécule, qu’il ne faut pas confondre avec le THC, qui elle génère des effets psychotropes et addictifs », rappelle Virginie Ruffenach, présidente du groupe Rassemblement. À l’origine de cette proposition de vœu, qui a été voté à l’unanimité, l’élue s’est dit ravie de constater que certains sujets, comme celui-ci, « rassemble » l’ensemble de la classe politique.
Cette demande était complétée par une autre requête : l’ouverture des importations de produits à base de CBD (à condition qu’ils viennent de l’Union européenne pour en garantir la fiabilité). Un vœu lui aussi jugé favorablement. De là à dire qu’il sera bientôt possible de se procurer légalement du CBD sur le Caillou, il y a un pas qui n’est pas encore été franchi. Même s’il fait consensus, l’examen d’un vœu n’a pour objectif que de donner la position du Congrès sur un sujet donné à l’instance compétente pour légiférer : en l’occurrence, le gouvernement.
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Pour autant, le sujet semble avoir trouvé un écho favorable auprès de l’exécutif : « Il faudra bien cibler sous quelles formes nous pouvons importer ces produits. Nous ne devrions autoriser que les produits transformés finis sous la forme d’huile et non pas les fleurs et les feuilles pour éviter qu’il n’y ait une confusion chez certains… », juge bon de préciser, sourire en coin, Yannick Slamet, porte-parole du gouvernement.
Lutter contre les addictions au THC
Pour rappel, le CBD a des effets thérapeutiques et relaxants qui permettent notamment de lutter contre certaines douleurs. Citant des études de mars 2020 et juillet 2021, la proposition de vœu déposée au Congrès fait également mention d’un intérêt « dans la lutte contre les addictions et notamment celle au THC ou même à la cocaïne ». Pour les porteurs du vœu, le déclassement du CBD de la liste des produits stupéfiants répond donc à un enjeu de santé publique.
Anthony Tejero pour Les Nouvelles Calédoniennes