Lors de sa visite aux fonctionnaires en poste à l’aéroport international de Tahiti-Faa’a, le haut-commissaire de la République en Polynésie a confirmé qu’en attendant un nouveau concessionnaire, Aéroport de Tahiti allait investir, principalement dans le réaménagement du terminal domestique et dans la création de parkings pour les moyens-porteurs. Des travaux qui ne seront pas terminés pour les Jeux olympiques, mais l’aéroport bénéficiera tout de même d’un « relooking » avant la fin du mois de juin. Explications de notre partenaire Radio 1 Tahiti.
Dans l’interminable feuilleton de la concession aéroportuaire de Tahiti-Faa’a, un peu d’espoir. Aéroport de Tahiti, société d’exploitation qui rassemble le Pays et l’État, avait remporté le nouvel appel d’offres en septembre 2021, puis avait perdu la concession un an plus tard suite à un recours de la CCISM, avant que l’attribution à Vinci soit elle-même annulée mi-2023 suite à un recours d’Egis. L’État annonçait alors qu’un nouvel appel d'offres serait lancé par la Direction générale de l’Aviation civile, un processus qui reculait l’horizon à au moins 2024, puisque le processus peut prendre près de deux ans.
Dans cette tourmente juridique, ADT avait choisi de limiter ses investissements aux fonds propres. Mais l’état général de l’aéroport, dans un contexte de relance du tourisme et d’arrivée de nouvelles compagnies aériennes tant internationales que domestiques, ainsi que l’approche des Jeux olympiques, a provoqué un sursaut : un plan d’investissement de 9,5 millions d’euros (1,1 milliard) sur la période 2023-2024 a été acté.
Selon le haut-commissaire, le nouveau cahier des charges est enfin prêt. Une délibération de l’Assemblée de la Polynésie est à présent attendue avant le lancement officiel de l’appel d’offre, car la fixation de la prise de participation du Pays au capital du futur concessionnaire est une décision budgétaire qui passe par l’Assemblée. Ainsi, explique Éric Spitz, l’aéroport sera « relooké » pour les JO, l’accueil domestique réaménagé, et les travaux de construction d’une nouvelle bretelle d’accès à la piste pour les appareils de la base militaire vont être lancés : ils permettront de dégager des espaces de stationnement pour les moyens-porteurs comme les ATR d’Air Moana, jeune compagnie domestique lancée début 2022.
« La Direction générale de l’Aviation civile et le Haut-commissariat se sont fortement engagés pour que le concessionnaire investisse. Dans l’appel d’offre il y aura, si ce n’est pas le concessionnaire actuel qui l’emporte », précise le haut-commissaire, « un remboursement en fonction de la durée d’amortissement des équipements. Donc le concessionnaire n’a pas de raison de refuser d'investir. Pour ce qui concerne le relooking de l’aéroport, le directeur d’ADT que j’ai reçu il y a quelques jours m’a garanti que les délais seraient tenus. »
Caroline Perdrix pour Radio 1 Tahiti