Longtemps observatrice du tourbillon et des désordres du monde à l’ombre des pouvoirs politiques, économiques ou médiatiques, l’autrice réunionnaise Angélique Payet, désormais passé à l’écriture, nous propose son premier roman « Un jour sera demain » avec le sous-titre « la fin de l’ancien monde » aux éditions Ovadia. Une dystopie engagée et poétique qui interroge notre époque et célèbre la puissance de la mémoire, du lien et de la liberté, mais souligne aussi l’importance du rôle des femmes dans l’avenir de l’humanité. Morceaux choisis.
Dans ses différents postes d’ex –directrice générale de plusieurs groupes dans des secteurs de la production audiovisuelle, de conseillère de personnalités politiques et organisatrice d’évènements d’envergure ministérielle et de campagnes stratégiques à l’international, Angélique Payet, passée à l’écriture, sa passion de toujours, a eu tout le temps d’observer, scruter et appréhender le tourbillon et les désordres du monde.
Autant donc dire que cette femme de l’ombre qui a fréquenté les coulisses des pouvoirs politiques, économiques et médiatiques, devenue aujourd’hui femme d’écriture, est bien placée pour explorer les zones d’ombre de notre époque. « J’ai vu de l’intérieur comment naissent les idées… et comment elles dérapent », commence- t-elle, « et j’ai eu envie d’écrire ce que les discours officiels taisent, nos peurs, nos dérives, mais aussi notre capacité de résilience » plaide- t-elle pour expliquer les raisons qui l’ont poussée à commettre ce premier roman avec en tête pour postulat de départ une question « simple mais essentielle », selon elle, « Et si l’Humanité devait tout recommencer, referait-elle les mêmes erreurs ? ».
Quand la fiction permet d’affronter la réalité
Etant persuadée que « la fiction permet de dire ce que la réalité n’ose affronter », l’autrice réunionnaise a choisi le genre dystopique comme système narratif pour son roman « Un jour sera demain », sous-titré « La fin de l’ancien monde ». Une histoire, dont le début se situe en 2025 où à la suite d’une pandémie fulgurante, le monde bascule dans le chaos. En quelques années, les trois-quarts de l’humanité disparaissent, laissant place à une ère de guerre civile, d’effondrement des systèmes et d’instabilité totale Pour tenter de restaurer l’ordre, une organisation mondiale prend le pouvoir : le HSSO – Haute Société de Sécurité et d’Ordre. Son plan de survie : recourir à une science longtemps interdite : le clonage. Ainsi sont nés les duplicants. Ces êtres de laboratoire dotés de savoirs et de compétences, incarnent l’espoir d’un nouveau départ, mais ont une durée de vie limitée à 40 ans.
A travers son héroïne Alexandra, duplicante de troisième génération, qui se retrouve au cœur d’un dilemme vertigineux et d’un choix cornélien : Faut-il préserver l’héritage de l’humanité ou l’abandonner pour survivre, Angélique Payet souhaite incarner ce courage silencieux, cette force intérieure que l’on retrouve chez celles qui n’ont pas le droit à l’erreur. Alexandra, en effet, lutte contre la dégénérescence de son espèce tout en faisant face à une menace nouvelle : la montée des partisans de l’hybridation, une fusion génétique avec d’autres espèces destinées à remplacer définitivement l’ADN humain.
Une vision du monde où l’avenir de l’humanité est porté par les femmes
Ces êtres de papier nés de l’imagination débordante de l’ancienne femme de médias ne sont que le prétexte pour interroger notre époque et célébrer la puissance de la mémoire, du lien et de la liberté, tout en suggérant également que les femmes peuvent et doivent prendre plus de place pour l’avenir de l’Humanité.
Plus qu’un roman d’anticipation, « Un jour sera demain » est une fresque engagée, poétique et lucide qui va puiser dans la fiction pour mettre en lumière les erreurs du monde actuel. « Faut-il, comme le suggère Nietzsche, porter le chaos pour accoucher d’une étoile filante ?» Angélique Payet qui considère que son ouvrage n’est pas une fin, mais un appel à « réfléchir et à se souvenir », préfère conjurer ce risque car, s’hasarde- t-elle, « demain dépendra, peut-être, de ce que nous saurons capables de préserver ».
« Un jour sera demain - La fin de l’ancien monde »
Angélique Payet
Editions Ovadia
A paraître le 5 novembre 2025























