Mi-mars, la Présidente de Régions de France Carole Delga s'est rendue à Mayotte trois mois après le passage dévastateur du cyclone Chido. Un déplacement que Carole Delga sous le signe de l'écoute et du soutien des Mahorais. A l'issue de ce déplacement, la Présidente de Régions de France rappelle dans une tribune qu'Outremers 360 publie ci-dessus, la nécessité de prendre en compte les défis du territoire mahorais tout en renforçant le lien de cet archipel avec l'Hexagone.
Profondément attachés à la République et à la France, les Mahorais que j’ai rencontré sur place aspirent à la construction d’un modèle de développement global et de services publics adaptés à la situation de leur île dévastée par le cyclone Chido.
En tant que présidente de Régions de France, j’ai effectué un déplacement de plusieurs jours à La Réunion ainsi qu’à Mayotte pour témoigner du soutien et de la solidarité de l’ensemble des présidents de régions envers nos concitoyens touchés de plein fouet par les cyclones Chido et Garance.
J’avais déjà eu l’opportunité de me rendre à La Réunion en juillet 2023 à l’invitation de la Présidente Huguette Bello et de la maire de Saint-Denis Erika Bareigts mais c’était la première fois que je me rendais à Mayotte. Les visites de terrain sont pour moi essentielles. Elles constituent le cœur de ma méthode de travail. Voir, écouter, comprendre, échanger : on ne peut rien construire de solide dans l’enfermement solitaire des bureaux parisiens ou dans la lecture très froide des notes de synthèse.
A Mayotte, j’ai pu mesurer l’attachement profond à la France, exprimé de façon constante depuis un référendum en 1974, mais aussi une attente forte à l’égard de la République. Contrairement à certains éditorialistes ou certains diplomates (s’exprimant courageusement de manière anonyme) qui considèrent que Mayotte n’a pas sa place dans notre communauté nationale au regard de son histoire, de sa culture, de sa démographie ou de la religion de ses habitants, je veux témoigner ici de la volonté unanime des élus, conseillers départementaux maires, parlementaires, comme des citoyens de s’inscrire pleinement dans le destin français. Bien entendu, Mayotte occupe une place géostratégique de choix dans le canal du Mozambique, mais en rester à cette approche géographique intéressée serait une erreur.
Il existe à Mayotte une aspiration très vive à bâtir un modèle de développement et d’émancipation en adéquation totale avec les principes républicains : liberté, égalité, fraternité. De Pamandzi à Acoua en passant par Mamoudzou, j’ai pu saisir l’envie d’agir des agents des services publics, des infirmières, des entrepreneurs, des humanitaires, tous mobilisés pour remettre Mayotte debout.
Bien entendu, les défis sont immenses.
A l’immigration et à l’insécurité souvent mises en avant, s’ajoutent aussi les questions d’accès à l’eau, aux soins, aux transports, à l’éducation ou à la culture. Ces sujets sont aussi essentiels. Il faudra plusieurs années pour reconstruire l’activité économique et redresser une production agricole déjà fragile. Mais là encore, les énergies ne manquent pas. Ni du côté des collectivités territoriales, et je veux saluer l’action du Président du Département Ben Issa OUSSENI, ni du côté de l’État qui s’emploie à mobiliser des moyens exceptionnels pour répondre à la situation. Réussir la reconstruction, c’est tout simplement poursuivre le destin français de Mayotte, que je soutiendrai de toutes mes forces.
Carole Delga, Présidente de Régions de France
