Le président du Comité réunionnais du Tourisme et premier vice-président de la Région Réunion, Patrick Lebreton, a pris la parole ce mardi matin à l’occasion de l’ouverture du salon IFTM Top Resa, grande messe du tourisme international à Paris. L’occasion de présenter les bons chiffres de la fréquentation sur l’île et d’annoncer une nouvelle ligne entre Francfort et La Réunion, via l’Île Maurice, assurée par un partenariat entre Condor et Air Austral.

272 284. C’est le nombre de touristes accueillis à La Réunion au premier semestre 2025, soit une hausse de 3% par rapport à la même période en 2024. Une « bonne nouvelle » souligne Patrick Lebreton, qui se réjouit de ce « contexte de dynamique pour la destination » et d’un « nouveau record de fréquentation touristique au 1ᵉʳ semestre ».

Une bonne nouvelle n’arrivant pas seule, la destination enregistre aussi un « record » de recettes avec 229,1 millions d’euros engrangés sur le premier semestre, là aussi en hausse de 3,5% par rapport à la même période en 2024. De quoi donc débuter ce Top Resa sereinement, et partir à la conquête de nouveaux marchés pour l’île intense.

Une ligne Francfort-Réunion pour diversifier les marchés

Aussi bons soient-ils, ces chiffres « traduisent une réalité » : sur ces 272 284 touristes, 82%, soit 220 000, viennent de l’Hexagone. « La diversification de nos marchés qui s'impose plus que jamais » estime Patrick Lebreton. Pour ce faire, l’île de La Réunion sera représentée dans les grands rendez-vous internationaux du tourisme et de l’aérien, dont le World Travel Market de Londres, l’Eco-marine Whale Festival en Afrique du Sud ou encore, le Roadshow d’Atout France au Canada.

Le président du Comité réunionnais du Tourisme (CRT) a également annoncé la signature d’un partenariat entre la compagnie allemande Condor et la compagnie réunionnaise Air Austral. L’objectif : ouvrir une ligne entre Francfort, base de Condor, et La Réunion, en passant par l’île Maurice. « C'était une nouvelle très attendue » salue Patrick Lebreton.

« C'est une étape cruciale dans notre stratégie d'attaque du marché allemand qui n'a pas encore retrouvé ses niveaux d'avant covid. (…) Cette ouverture vient renforcer notre accessibilité, diversifier nos points d'entrée et nous ouvrir de nouveaux horizons en Allemagne. Dans un marché mondial de plus en plus compétitif, chaque vol supplémentaire est une victoire et chaque connexion de nouvelles est une promesse de croissance » a-t-il ajouté, espérant, à termes, une ligne directe entre Francfort et La Réunion.

Le président du CRT se dit aussi intéressé par d’autres marchés en Europe -Suisse, Royaume-Uni, Belgique-, mais entend aussi « travailler sur une meilleure desserte » de Johannesburg (Afrique du Sud) ou Bangkok (Thaïlande), deux grandes destinations où La Réunion a encore un potentiel de développement, desservies par la compagnie Air Austral.

Le Comité réunionnais du Tourisme : une « maison unique » pour répondre aux ambitions de l'île

Côté hébergement, « il y a des projets qui sortent de terre » assure le premier vice-président de la Région. « On travaille bien évidemment à ce qu'il y ait une amélioration forte en matière de capacité hôtelière » assure-t-il encore, évoquant en parallèle une stratégie de « lissage » de la fréquentation « sur l’année ». « On n'a pas besoin de surfréquentation sur une période et de non-fréquentation sur l'autre ».

Localement, cette volonté de diversification s’appuie sur le Comité réunionnais du Tourisme, nouvel acteur du secteur, opérationnel depuis quelques semaines. Issu de la fusion de l’IRT et de la FRT, le Comité réunionnais du Tourisme est une « maison unique » qui « porte l'ambition d'un tourisme raisonné, durable, aligné avec les attentes de nouvelles générations de voyageurs et au service des Réunionnaises et des Réunionnais ».

« Son champ d'action couvre à la fois le marché local, le marché régional, le marché européen et international » poursuit le président du CRT, qui défend le « faire ensemble ». Dans le sillage du CRT, Patrick Lebreton a aussi lancé en août « un comité interprofessionnel » réunissant les représentants de l’hôtellerie-restauration, des agences, des compagnies aériennes, de l’aéroport, des activités de loisirs, des hébergements.

« Ensemble, nous construisons une feuille de route partagée autour de plusieurs thématiques : marché et commercialisation, data, observation et prospective, offre et aménagement des territoires, et emplois et formation », a détaillé Patrick Lebreton.

Autre projet pour le tourisme réunionnais : la mise en place d’un plan de résilience touristique, « pour passer d'une culture de la réaction à une culture de la préparation, de l'anticipation ». « Ce plan de résilience est pensé comme le bras armé touristique du dispositif ORSEC », que ce soit lors d’événements climatiques tels que les cyclones ou même d’épidémies. Un séminaire de restitution doit avoir lieu en octobre et cette démarche sera présentée au Comité Stratégique du Tourisme Outre-mer.

« La Réunion a fait, jusqu'ici, preuve d'une résilience remarquable, mais nous ne sommes pas à l'abri. L'épisode dramatique traversé récemment par nos voisins de Mayotte est un signal d'alerte fort pour toute la zone océan Indien. C'est pourquoi nous devons aller plus loin ensemble. Ce que nous construisons, c'est un modèle inédit et innovant, de résilience touristique en milieu insulaire », a conclu Patrick Lebreton.