Piste longue à Mayotte : Vers un début du chantier en 2026 avec des matériaux locaux

Piste longue à Mayotte : Vers un début du chantier en 2026 avec des matériaux locaux

En fin de semaine dernière l'équipe de la DGAC travaillant sur la piste longue a réuni un nouveau comité de pilotage pour faire un point d'avancement des études en vue de construire la piste longue. Le début du chantier pourrait avoir lieu en 2026 et avec des matériaux locaux. Explications de notre partenaire France Mayotte Matin.

La volonté du gouvernement de construire la piste longue a été une nouvelle fois rappelée à l’occasion des échanges avec des précisions données sur le calendrier. Le début du chantier pourrait avoir lieu en 2026 et avoir une durée de 7 ans ; commencer le chantier pendant le mandat du président Macron est une garantie pour que le projet aille à son terme.

Les équipes de la DGAC travaillant sur la piste longue ont avancé sur une des questions stratégiques comme l'identification des volumes de matériaux nécessaires et des lieux où ces matériaux pourraient être trouvés. Tous les matériaux pour construire la piste longue pourraient provenir de Mayotte. Selon les études, les besoins en matériaux sont très élevés, il va falloir 2 à 3 millions de mètres cubes de matériaux ce sont des volumes considérables qu'il faut pouvoir trouver sur Mayotte pour éviter les contraintes notamment celles de l'introduction d'espèces invasives dans notre lagon.

C'est ainsi que plusieurs scénarios ont été étudiés : les matériaux de remblais et les enrochements proviendraient de site d'Hajangua à Dembéni. Une jetée devrait être construite non loin de la carrière d'extraction pour que les matériaux convergent vers le site de construction via la mer et ainsi éviter de nouvelles perturbations sur la route qui seraient insoutenables.

Au niveau de l'aéroport une jetée spécifique serait également construite, elle permettrait de stocker de manière temporaire les matériaux de construction avant leur utilisation pour construire la piste. Il est aussi nécessaire de disposer de matériaux de remblais dans un volume considérable d'environ 2 millions de mètres cubes et c'est là que les difficultés commencent car la ressource à Mayotte est, en l'état actuel des autorisations, insuffisantes.

Il conviendra de combiner plusieurs sources d'approvisionnement comme l'extraction de ces matériaux au niveau des collines du Four à chaux et de Labattoir. Recycler les matériaux de chantier et de gravats sans pénaliser les autres projets du département sera indispensable, tout comme de procéder au dragage en mer pour récupérer du sable et des sédiments. Nul doute que les associations environnementales ne verront pas cette option d'un bon œil.

La DGAC mène une étude poussée sur un 2ème site, dans le but d'obtenir un dossier solide sur ce chantier de piste longue

En tout état de cause pour ces 2 millions de m3 de gravats, beaucoup de travail sera nécessaire pour faire évoluer les autorisations actuelles. La jetée qui serait construite à Pamandzi pour stocker de manière temporaire les matériaux nécessaires, pourra être à l'issue de la construction de la piste être utilisée par la commune de Pamandzi pour aménager son front de mer et proposer un certain nombre d'activités. Les équipes de la DGAC ont aussi rappelé que pour que le dossier soit solide, une étude poussée sur un 2e site doit avoir lieu et c'est une emprise qui s'étend de M’tsangamouji à Bouyouni, en pleine forêt et sur l’île principale, qui a été choisi.

Le dossier est donc en train d'avancer progressivement, le coût du chantier a été réévalué à 700 ou 750 millions d'euros alors qu'en 2011, il n'était que de 250 millions, l'État continue de garantir que les fonds sont disponibles pour le projet. Maintenant, la politique va faire son œuvre et si le chantier de la grande terre était choisi il est évident que les travaux ne pourront pas commencer pendant le mandat du président Macron, mettant une certaine dose d'incertitude sur le dossier.

Anne-Constance Onghéna pour France Mayotte Matin.