Pêche :  Le sénateur Saïd Omar Oili interpelle le ministre de la Mer sur l'accord de pêche des thoniers seychellois dans les eaux de Mayotte

© Uladzimir Navumenka

Pêche :  Le sénateur Saïd Omar Oili interpelle le ministre de la Mer sur l'accord de pêche des thoniers seychellois dans les eaux de Mayotte

Le sénateur Saïd Omar Oili a interpellé le ministre délégué à la Mer sur un accord de pêche controversé qui fragilise les pêcheurs mahorais. Bien que renouvelé en janvier 2023, cet accord permet à des navires seychellois de pêcher dans les eaux de Mayotte, soulevant des interrogations sur l’argent que devrait percevoir Mayotte. Détails avec notre partenaire France-Mayotte Matin.

 

Mardi soir, le sénateur de Mayotte, Saïd Omar Oili, a rencontré le nouveau ministre délégué à la Mer et à la Pêche, Fabrice Loher. « J’ai échangé avec lui concernant un courrier que je lui ai fait parvenir le 14 octobre », explique le sénateur. Le courrier en question aborde un point important concernant la pêche dans les eaux mahoraises et l’accord européen signé en 2014 qui autorise « l’État français à collecter les redevances dues par les opérateurs des navires de pêche seychellois lorsqu'ils pénètrent dans les eaux de Mayotte », précise Saïd Omar Oili. 

Le sénateur rappelle que l’accord a été renouvelé en janvier 2023 pour une durée de 6 ans. Alors que les pêcheurs mahorais tentent de se professionnaliser et de se structurer afin de développer leur activité, cet accord est pour beaucoup synonyme de concurrence déloyale, et en plus, il a été renouvelé. L’accord prévoit que 8 navires, des thoniers senneurs battant pavillon seychellois, pourront pêcher dans les eaux de Mayotte. L’accord prévoit également des paiements de 135 000 euros pour les 100 premières tonnes de thon capturées. Les captures supplémentaires sont calculées à un taux de 135 euros par tonne, des prélèvements censés contribuer à un fonds environnemental afin d’aider à protéger les eaux de Mayotte. 

Dans son courrier, le sénateur a demandé « à disposer des rapports annuels pour connaître les montants versés par les opérateurs seychellois et le détail de l’utilisation de ces fonds ». Il ajoute également que l’accord prévoit aussi que « ces montants servent notamment au développement de la pêche mahoraise ». Les pêcheurs attendent toujours des aides pour se développer, même si la situation s’est améliorée ces derniers temps avec des dispositifs mis en place. Pour le moment, les petites embarcations des pêcheurs font pâle figure face aux thoniers senneurs, qui ressemblent plus à des usines flottantes. Saïd Omar Oili précise qu’il rendra compte quand il aura obtenu plus d’informations sur la situation et l’utilisation de ces sommes d’argent. Il est à espérer que cet argent ne s’est pas perdu dans les limbes d’une administration alors que les pêcheurs manquent cruellement de moyens pour développer un secteur qui est déjà en très grande souffrance.

Par France-Mayotte Matin.