Des groupes d'individus ont profité de l'absence d'électricité pour commettre des vols et autres exactions notamment à Pointe-à-Pitre. Détails avec notre partenaire RCI Guadeloupe.
Plusieurs dizaines individus ont pris d'assaut une bijouterie de la rue Frébault vers 4 heures du matin. Pour y parvenir, ils ont fait usage d'une tractopelle pour détruire le rideau métallique. Ils se sont ensuite introduits dans le commerce. Les forces de l'ordre ont dû intervenir afin de faire cesser le pillage. Une agence de la Bred a aussi été attaquée la nuit dernière. Le distributeur de billets a été littéralement arraché de la façade du bâtiment.
Les auteurs de ces faits ont profité du chaos provoqué par l'absence de courant.
Harry Durimel, maire de Pointe-à-Pitre, dresse un bilan des incidents de la nuit où le retour de l'électricité est progressif : «C'est ce même spectacle de désolation qui caractérise les lendemains de guérilla urbaine à Pointe-à-Pitre. On a vu des gens profiter du black-out et de l'atmosphère déjà anxiogène et criminogène qui sévit déjà en ce moment. Au moins deux bijouteries, un supermarché, une banque ont été attaqués avec ce même engin. Est-ce que c'est la faim qui commande qu'on aille casser une bijouterie ? Je ne pense pas. On est dans cette boulimie de la consommation. On vole parce qu'on veut en avoir toujours plus. Tous nos efforts sont sans cesse anéantis par ces actes de vandalisme. C'est triste. On ne sait plus quoi faire»
Le premier magistrat pointois confirme l'installation de barrages enflammés de fortune "pour faciliter la casse". "C'est la même méthode de créer des lieux d'attraction des forces de l'ordre quand on agit ailleurs", analyse Harry Durimel.
Il a déploré le manque de forces de l'ordre afin de garantir le respect du couvre-feu imposé par le préfet de Région au regard de la situation critique que connaît la Guadeloupe depuis vendredi matin.
Des pompiers fortement sollicités
Ces exactions ont mis aussi à contribution les pompiers. Ainsi, les soldats du feu ont dû éteindre 27 feux de poubelles et 6 véhicules enflammés.
Des interventions qui sont ajoutées à celles provoquées par l'absence d'électricité depuis 9 heures du matin ce vendredi.
Le colonel Félix Anténor-Habazac, commandant du SDIS de Guadeloupe, liste les interventions des pompiers depuis le début du black-out. «En terme de bilan, nous avons eu 59 interventions. On en relève que 17 qui relèvent du black-out. Des gens bloqués dans des ascenseurs ou des personnes en détresse respiratoire qui avait une assistance respiratoire qui a été désélectrisée».
Deux familles ont par ailleurs dû être prises en charge à cause d'une intoxication au monoxyde de carbone. Des intoxications consécutives à l'utilisation de groupes électrogènes. «Ce gaz est incolore et inodore. Quand on utilise un groupe, il faut le mettre à l'extérieur de la maison. Par ailleurs, on ne met pas de carburant sur un moteur chaud»
Vers 20 heures, un important incendie s'est déclaré dans un entrepôt à Jarry. Le feu a tout de même été maîtrisé vers 22 heures et la propagation a été évitée.
80 500 clients encore privés d’électricité
Au lendemain de ce black out, EDF Archipel Guadeloupe a fait un point sur la situation électrique de l'archipel. A 6h30 ce 26 octobre, les équipes d’EDF ont réalimenté en électricité 149 500 clients, soit 65% des clients. Plusieurs moyens de production, dont 7 moteurs sur les 12 de la centrale de Jarry, ont ensuite pu être redémarrés, mais 80 500 clients restent encore privés d’électricité. « La réalimentation électrique des foyers se fait de manière progressive pour assurer la stabilité du réseau électrique. EDF Archipel Guadeloupe appelle ses clients à appliquer les consignes de sobriété énergétique pour ne pas surcharger le réseau électrique durant cette période sensible de réalimentation», assure EDF Archipel Guadeloupe dans son communiqué.
Par RCI Guadeloupe