C'est à l'occasion de 2 interviews exclusives que les ministres Gérald Darmanin et Jean-François Carenco ont pu faire sur les antennes de notre partenaire Kwezi Télévision un certain nombre d'annonces pour l'évolution du 101ème département.
Le ministre de l'Intérieur et des Outre-Mer a, en matière de lutte contre l'immigration clandestine, fait un certain nombre d'annonces qui mises bout à bout vont sûrement produire des effets positifs selon Gérald Darmanin. En effet, il faudra désormais un an de résidence régulière à un des deux parents à Mayotte pour pouvoir prétendre donner à son enfant la nationalité française. Pour les enfants nés à Mayotte reconnus par un mahorais, ce dernier devra prouver pendant 3 années qu'il l'entretient financièrement pour que l'obtention de la nationalité soit, là encore, possible.
Pour lutter contre les reconnaissances de paternité frauduleuses Gérald Darmanin a confirmé son annonce du mois d'août de l'année dernière, l'état civil sera centralisé à Mamoudzou qui gèrera tous les dossiers et notamment les pièces justificatives qui jusqu'à présent peuvent être employées dans plusieurs dossiers. Le ministre de l'Intérieur et des Outre-Mer a aussi confirmé que les reconnaissances frauduleuses de paternité seront lourdement sanctionnées.
Gérald Darmanin a annoncé la création d'un bureau de l'OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) à Mayotte, sa directrice est déjà en fonction. La déconnexion de cette antenne des procédures hexagonales est acquise pour gagner du temps, ainsi un demandeur d'asile verra son dossier traité à Mayotte beaucoup plus rapidement. Il n'aura plus la possibilité que de le déposer 4 fois au lieu des 12 aujourd'hui. Un refus de droit sera accompagné automatiquement d'une obligation de quitter le territoire, procédure nouvelle qui va encore raccourcir les délais car aujourd'hui, une fois l'asile refusé le préfet doit initier la reconduite à la frontière, ce sera désormais terminé.
Le dispositif d'éloignement des demandeurs déboutés avec aides va permettre aussi d'accompagner les demandeurs d'asile africains déboutés à retourner dans leur pays directement depuis Mayotte sans plus passer par Paris pour les autorisations : la préfecture de Mayotte sera responsabilisée directement. La France financera avec les États Des Grands Lacs des dispositifs permettant l'insertion sociale et professionnelle des personnes qui rentrent volontairement dans leur pays. Les passeurs verront également leurs peines renforcées puisque les faits deviendront des crimes susceptibles d'une peine d'emprisonnement allant jusqu'à 10 ans.
Le ministre délégué aux Outre-mer, Jean-François Carenco a quant à lui annoncé que le doublement du prix de la piste longue serait couvert, la promesse du président de la République sera tenue. Il a aussi annoncé la construction d'une 2ème usine de dessalement pour un coût de 50 millions d'euros. La 3ème retenue collinaire devrait voir le jour elle aussi. Il a également annoncé que la loi Mayotte ne verrait probablement pas le jour puisque son contenu notamment en matière de lutte contre l'immigration clandestine serait intégré dans d'autres textes.
Le ministre Carenco a appelé de ses vœux la coopération entre les services de l'État et les élus pour avancer de manière cohérente autour d'objectifs partagés. De premières annonces significatives après une première journée de présence sur notre département. A suivre ...
Anne Constance Onghéna pour France Mayotte Matin / Kwezi TV