Océan Indien : Lors d’une opération commune, plus de dix pays de la région saisissent un volume de drogue record

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Océan Indien : Lors d’une opération commune, plus de dix pays de la région saisissent un volume de drogue record

Les opérations coordonnées Sea Shield I et II ont conduit à la saisie de plus de 1,5 tonne de drogues dans l’océan Indien occidental entre mai et juin. L’intervention s’inscrit dans le cadre de l’Architecture régionale de sécurité maritime (ARSM) et a mobilisé une coopération régionale sans précédent a indiqué la Commission de l'océan Indien.

Ces opérations, pilotées par le Centre régional de coordination des opérations (CRCO) et le Centre régional de fusion d’informations maritimes (CRFIM), ont notamment permis l’interception de 770 kg d’héroïne et de méthamphétamine au large du Sri Lanka, ainsi que de 310 kg de stupéfiants dans les eaux du Mozambique.

Plus de dix pays ont été impliqués, dont les États membres de l’ARSM (Seychelles, Maurice, Kenya, Madagascar, Comores), ainsi que l’Inde, le Sri Lanka, les Maldives, la Tanzanie et le Mozambique. Le programme Safe Seas Africa, mis en œuvre par la Commission de l’océan Indien et financé par l’Union européenne, a soutenu l’initiative.

Les opérations visaient trois boutres iraniens — GALVATRON, IGOR et EJECTOR — soupçonnés d’être impliqués dans un réseau transnational de trafic de drogues. Une surveillance aérienne, des patrouilles navales et un partage de renseignements en temps réel ont permis de suivre et intercepter ces navires sur plusieurs milliers de milles nautiques.

Des moyens matériels issus de plusieurs pays ont été engagés malgré des conditions météorologiques difficiles, notamment le navire MCGS Valiant de Maurice, un avion Dornier seychellois et des bâtiments de la marine sri-lankaise. L’analyse continue des mouvements en mer réalisée par le CRFIM a joué un rôle central dans la conduite des opérations.

Selon le CRCO, cette action collective illustre l’efficacité d’une réponse régionale structurée face aux menaces maritimes. Elle a mis en évidence des besoins en matière de cadres juridiques pour les interceptions en mer, de juristes embarqués et de capacités accrues de surveillance aérienne. 

Ces opérations marquent un tournant dans la gouvernance maritime régionale, ouvrant la voie à de futures opérations concertées, à une intégration renforcée des systèmes de surveillance, et à un engagement politique accru en faveur de l’ARSM. 

Damien Chaillot