Du 13 au 15 septembre, le Conseil départemental de Mayotte a accueilli le conseil consultatif des régions ultrapériphériques (RUP), sur lequel elle s'était positionnée en novembre 2021 aux Açores. Le programme de cette initiative fait la part belle aux questions de l'économie bleue, de la pêche et de l'aquaculture que Mayotte entend développer très fortement. Un sujet de notre partenaire France Mayotte Matin.
Le Conseil Consultatif des Régions ultrapériphériques est un organe européen visant à recommander des mesures de bonne gestion des ressources halieutiques, en tenant compte des aspects socio-économiques de la pêche et des communautés de pêcheurs des régions ultrapériphériques. Un thème hautement dans l’ère du temps pour Mayotte…
A noter et c’est un élément important, que l’UE est fortement dépendante des importations d’aliments d’origine aquatique. Elle importe plus de 70 % des poissons et des produits de la mer qu’elle consomme. A sa capacité de production de 10 000 tonnes par an de poissons issus de l’aquaculture et ce, sans impact sur l’environnement, le potentiel lagunaire a donc de quoi intéresser.
Mayotte a donc été le théâtre d’échanges pour avancer sur une trajectoire de développement durable de la pêche. Lors des rencontres, plusieurs orientations ont été abordées à savoir : promouvoir la recherche et l’innovation, ainsi que le développement de compétences pertinentes ; limiter davantage l’incidence de l’aquaculture et promouvoir les types d’aquaculture les plus bénéfiques pour l’environnement et le climat ; et veiller à ce que l’aquaculture s’adapte au changement climatique et contribue à atténuer les effets de ce changement.
Mais la CC RUP s’est aussi déplacée sur le terrain, notamment à Bandrelé pour la visite du projet de ponton et halle à marée, à Mtsahara pour la visite de la poissonnerie et le projet de ponton, mais aussi à Mamoudzou (visite de la coopérative de Mtsapére et visite de la poissonnerie COPEMAY), à KaniKéli hier matin (visite de la coopérative et du ponton flottant dont le projet est finalisé.
L'ouverture de cette dernière coopérative du Sud baptisée COVIPEM a vocation à donner une nouvelle dynamique à la filière pêche dans le secteur Sud qui disposera d’un équipement moderne pour la commercialisation des poissons. « Cela ne pourra qu’être bénéfique pour la filière qui devrait continuer à mieux se structurer et se professionnaliser » a souligné le maire de la commune lors de son discours de présentation hier matin.
Et le premier magistrat de glisser à la CC RUP un mot d’importance : « au-delà des infrastructures, les pêcheurs de la commune ont besoin d’être accompagnés pour acquérir les nouvelles barques, aux normes correspondant à leur capacité à les acquérir... ». Un message qui vaut pour la filière toute entière et qui a d’ailleurs été porté par le ministre délégué à l’Outre-Mer Jean-François Carenco à Bruxelles il y a quelques jours.
Samuel Boscher pour France Mayotte Matin
