Mayotte : Une étude pour envisager l’impact de la transformation du port en grand port maritime

Mayotte : Une étude pour envisager l’impact de la transformation du port en grand port maritime

Si Sébastien Lecornu a annoncé la volonté du Gouvernement de créer un Grand port maritime à Mayotte, le Conseil Départemental semble plus hésitant. En effet, à l’heure du projet gazier, ce changement de statut est loin d’être une mince affaire. Les explications de notre partenaire France Mayotte Matin.

« Le port de Mayotte est de moins en moins attractif, car le temps de stationnement des bateaux est important. Il faut un développement plus important ». Tels sont les mots du Président du Conseil Départemental pour qualifier l’état actuel de l’infrastructure portuaire. Ousseni Ben Issa considère que l’heure des grands travaux a sonné. En plus du chantier lié au quai n°1, le quai n°2 va devoir être remis aux normes.

Selon le chef de l’exécutif du Département, les acteurs de l’infrastructure se penchent également sur « la construction d’un nouveau quai dans le futur ». Un discours ambitieux au lendemain des annonces du ministre des Outre-mer qui a annoncé la création du tant attendu Grand port maritime. Une décision qui devrait figurer dans le projet de loi Mayotte, même si pour l’heure le Conseil Départemental semble hésitant.

Mansour Kamardine chargé de mener une nouvelle étude

« Nous réfléchissons à plusieurs possibilités et nous ne fermons pas non plus la possibilité de classer ce port là en Grand port maritime », a notamment lancé Ousseni Ben Issa tout en soulignant que ce changement de statut ferait perdre la main au Conseil Départemental. En effet, c’est l’État qui possède la gestion des Grands ports maritimes. Une étude va donc être lancée par le Département pour mesurer les conséquences de cette possible évolution avant de prendre une décision ferme. 

C’est Mansour Kamardine, le président de la majorité au Conseil départemental qui va se charger de conduire cette étude. Une présentation en séance plénière est envisagée d’ici la fin de l’année. Les travaux vont notamment permettre de se pencher sur le cas de la DSP. La Délégation de Service Public accordée en 2013 à MCG court sur 15 ans, soit jusqu’en 2028.

Si le grand port maritime voit le jour, les autorités doivent évaluer les conséquences d’une rupture de ce contrat. Car dans le cas où le changement de statut interviendrait avant 2028, le Conseil Départemental devra indemniser la société présidée par Ida Nel. En 2017, une étude menée par Bercy estimait qu’une telle rupture de contrat avoisinerait les 120 millions d’euros...

Pierre Bellusci pour France Mayotte Matin