L’APAJH inaugure le premier ESAT du territoire, misant sur une intégration progressive des travailleurs handicapés directement dans les entreprises locales partenaires. Ce modèle innovant, appuyé par l’ARS depuis 2023, permet un parcours adapté vers l’emploi ordinaire, avec déjà plusieurs métiers et partenaires engagés. Précisions avec notre partenaire France-Mayotte Matin.
L'ouverture du premier Établissement et Service d'Aide par le Travail (ESAT), piloté par l'Association pour Adultes et Jeunes Handicapés (APAJH), aura prochainement lieu, marquant une avancée majeure en matière d'inclusion professionnelle. Jean-Louis Garcia, président de l’APAJH, souligne que, contrairement au modèle traditionnel où les travailleurs étaient regroupés dans un unique bâtiment, l'ESAT mahorais mise sur l'intégration directe dans des entreprises partenaires. Ce modèle flexible permet aux travailleurs de commencer à l’ESAT, sans pression de productivité, tout en bénéficiant d'outils adaptés pour évoluer progressivement vers une entreprise adaptée, voire vers le marché ordinaire de l'emploi.
Hier, une convention a été signée entre plusieurs entreprises et l’APAJH. « On va s’installer directement dans les entreprises avec lesquelles nous avons signé une convention. L’ESAT sera dans l’entreprise. Nos salariés en situation de handicap travailleront aux côtés d’autres salariés », explique Jean-Louis Garcia. Plusieurs entreprises locales sont déjà impliquées dans cette démarche inclusive. Parmi elles, la SIM, dont les véhicules sont entretenus en collaboration avec une entreprise adaptée. D'autres contrats concernent l'entretien des espaces verts à Mamoudzou, ainsi que le nettoyage de lieux stratégiques comme l'aéroport, et une collaboration avec la communauté de communes de Bandrélé autour du maraîchage.
Pour le directeur de l’ARS, partenaire du projet depuis 2023, cet ESAT est une innovation majeure. Il souligne que cette structure pionnière à Mayotte inspire déjà d'autres territoires ultramarins, notamment la Guyane, qui envisage de répliquer le modèle. Avec une liste d’attente de 250 personnes, les 50 places initialement disponibles représentent un point de départ significatif, avec l’ambition d’augmenter la capacité à terme. L’ARS met également en avant le partenariat avec Essilor, permettant à des jeunes en difficulté de bénéficier de corrections optiques indispensables à leur inclusion sociale et professionnelle.
Jean-Louis Garcia insiste sur l'aspect novateur du modèle mahorais, le premier dans l'océan Indien à permettre un parcours évolutif entre ESAT et entreprises adaptées. Cette inauguration concrétise ainsi plusieurs années de démarches initiées dès 2018, marquant une étape importante pour l'inclusion professionnelle des personnes en situation de handicap.
Par France-Mayotte Matin
