Afin de garantir l'approvisionnement alimentaire de Mayotte après le passage du cyclone Chido, le préfet de Mayotte a annoncé, ce lundi, la prolongation des mesures d'assouplissement des conditions d'importation des végétaux jusqu'au 31 juillet.
Cette décision vise à faciliter l'importation des végétaux et produits végétaux destinés à la consommation, ainsi que des semences. Plusieurs dispositions ont été mises en place.
Les permis d'importation arrivant à échéance seront reconduits pour une durée de six mois sur simple demande auprès du service Alimentation de la direction de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DAAF). Les importations de végétaux cultivés à La Réunion seront facilitées. L'importation de certains légumes, notamment les légumes-racines (manioc, taro, patates douces, pommes de terre, carottes, etc.), sera simplifiée. Un protocole spécifique est requis pour les bananes en provenance de La Réunion et de Maurice, tandis que les autres devront respecter l'arrêté préfectoral n°06/DAF du 10 avril 1995.
Des contrôles sanitaires maintenus
Bien que ces mesures allègent certaines contraintes administratives, elles ne doivent pas accroître les risques de contamination de la production locale. Ainsi, les végétaux importés devront être pré-notifiés via la plateforme européenne TRACES-NT et accompagnés d'un certificat phytosanitaire d'origine. De plus, les produits devront être déclarés à la douane. Les denrées alimentaires transformées (fruits et légumes surgelés ou en conserve) ne sont pas soumises aux règles phytosanitaires. Cependant, les produits d'origine animale doivent obligatoirement respecter les normes européennes et être soumis à une inspection sanitaire aux postes de contrôle frontaliers.
Un impact déjà perceptible
Depuis l'instauration des mesures exceptionnelles, 2 000 tonnes de produits végétaux ont été importées à Mayotte, dont 40 tonnes sous dérogation. Le recours à ces mesures tend à s'amplifier, avec 129 permis d'importation délivrés depuis le début de l'année, dont 41 permis dérogatoires octroyés à 34 opérateurs économiques. Cette prolongation devrait permettre aux importateurs de mieux s'adapter et d'assurer un approvisionnement suffisant, notamment durant le mois de Ramadan.
Un renforcement des échanges régionaux
Face à la faiblesse de la production locale, les importations en provenance de Madagascar ont nettement augmenté, atteignant 1 100 tonnes, soit plus de la moitié des importations réalisées en 2025. Ces échanges s'effectuent dans le cadre de la réglementation sanitaire en vigueur, définie par l'arrêté préfectoral du 10 avril 1995, en cours de révision. Ces mesures exceptionnelles, adaptées à l'évolution de la situation, visent à garantir la sécurité alimentaire de Mayotte tout en respectant les exigences sanitaires en vigueur.
Damien Chaillot
