La conférence de presse tenue le mardi 20 février 2024 par l’Agence Régionale de Santé (ARS) est sans détour. Le risque que des cas de choléra surviennent à Mayotte est élevé. Mayotte ne dispose pas des structures nécessaires pour faire face à une épidémie de choléra, c’est pourquoi des renforts nationaux seront envoyés dès le premier cas confirmé. Précisions avec notre partenaire France Mayotte Matin.
Olivier Brahic, directeur de l’ARS, ne se voile pas la face. « Le risque que le choléra arrive à Mayotte est élevé », déclare-t-il lors d’une conférence de presse tenue en raison de la flambée épidémique de choléra aux Comores. Il est évident qu'avec la forte immigration clandestine qui impacte le territoire, il est fort probable que le choléra arrive sur l’île. À l’heure actuelle, il n’y a aucun cas de choléra à Mayotte selon le préfet. C’est bien le seul point rassurant. L’ARS suit depuis le début de l’année l’évolution de la maladie. Olivier Brahic précise que « dès le premier cas de choléra confirmé, des renforts nationaux se rendront à Mayotte ». En effet, le secteur hospitalier ne sera pas capable de gérer à lui seul une épidémie de choléra, en partie à cause du manque de personnel qui touche le CHM.
Le stock de vaccins mondial est à un niveau très bas et il ne sera donc pas possible de procéder comme en 2011, où toute la population avait pu être vaccinée. Malgré tout, le CHM dispose des capacités pour détecter le choléra. Toutes les selles qui sont analysées le sont également pour le choléra. L’objectif de l’ARS est d’intervenir rapidement sur le terrain pour prendre en charge le malade et ainsi éviter la propagation de la ma- ladie. Pour ce faire, un circuit sécurisé est mis en place. Concernant le Centre de Rétention Administrative, des analyses sont effectuées rapidement à l’arrivée des kwassas. Une veille internationale est organisée par le ministère qui met l’ARS en relation avec les Comores. En ce moment, l’ARS appelle entre 150 et 200 voyageurs qui arrivent par bateau ou avion. La situation est prise très au sérieux.
Les enjeux sont importants et les barrages ne facilitent pas le travail de sensibilisation que souhaite mettre en place l’ARS en collaboration avec des associations pour aller à la rencontre de la population. Les barragistes vont devoir prendre conscience des enjeux de santé publique qui se dressent devant eux. Les déchets qui s’accumulent ne sont pas acceptables, encore moins le fait de ne pas laisser passer les camions chargés de la collecte des déchets. En attendant qu’une crise sanitaire éclate, les rats commencent à se promener tranquillement entre les différents tas d’ordures qui jonchent l’ensemble du territoire.
Par Anthony Maltret pour France Mayotte Matin