Mayotte : Les ports de plaisance seront gérés par la CCI lors des 15 prochaines années

Mayotte : Les ports de plaisance seront gérés par la CCI lors des 15 prochaines années

La Chambre du Commerce et de l’Industrie de Mayotte a été choisi comme nouveau gestionnaire des ports de plaisance de l’île, par le Conseil départemental. À la clé : un investissement de plus de 10 millions d’euros. Un sujet de nos partenaires France Mayotte Matin. 

Le 26 mai 2018, le Conseil départemental publiait un avis de marché relatif à une délégation de service public pour la gestion et l’exploitation des ports de plaisance de Mamoudzou et Dzaoudzi. Près de trois ans plus tard, l’avis d’attribution de concession vient d’être diffusé. Seule candidate, la Chambre du Commercer et de l’Industrie de Mayotte rafle la mise pour les 15 prochaines années. Souvent critiquée, la CCI semble pourtant la seule à pouvoir développer ces infrastructures d’avenir, notamment dans la perspective d’un développement du tourisme. Plus de 10 millions d’euros vont ainsi être investis avec deux grands objectifs : modernisation et sécurisation.

Cette fois, il n’est plus question de bricoler avec les ports de plaisance. Finis les avenants renouvelables ad vitam. Le conseil départemental a choisi son délégataire pour les 15 prochaines années. Pour rappel, les ports de Mamoudzou et Dzaoudzi étaient gérés dans le cadre d’une délégation de service public par la CCI de Mayotte depuis 1991. Sans surprise, c’est donc cette institution qui va poursuivre le travail. La nouvelle délégation de service public est estimée à 39 721 000 euros.

La CCI devra gérer les travaux d’entretien, le remplacement ou le renouvellement des ouvrages, des équipements et matériels nécessaires à l’exploitation du service. Elle devra respecter les conditions d’équilibre financier tout en améliorant la qualité et le niveau du service proposé. Actuellement, le port de Mamoudzou possède une capacité de 78 places sur pontons et 130 à 150 places sur bouées. Le port de Dzaoudzi dispose lui de 35 places sur ponton et environ 150 sur bouées.

Le directeur de la CCI, Zoubair Ben Jacques Alonzo, est très ambitieux pour l’avenir : « On est sur les dernières retouches juridiques pour pouvoir débuter le contrat. Nous poursuivons l’ambition d’avoir un port de dimension régionale à minima. Cela passe par des services portuaires relevés et des nouveaux services au profit de l’attractivité ». Covid oblige, le projet qui devait être présenté au public ce mois-ci ne le sera pas avant avril. Néanmoins, le directeur a accepté d’en présenter les grandes lignes. D’abord concernant les capacités, la CCI souhaite doubler voire tripler les places disponibles, surtout à Dzaoudzi. Actuellement, plus d’une cinquantaine de personnes sont sur la liste d’attente et ne peuvent donc profiter des ports de plaisance. Il faut attendre en moyenne 2 ans pour avoir une place au ponton.

La CCI veut dans un avenir proche pouvoir traiter l’ensemble des demandes en proposant 1000 à 2000 places. À Mamoudzou, le ponton va ainsi subir des travaux de manière à être agrandi et refait à neuf. En Petite- Terre, l’infrastructure n’est plus en état et sera donc intégralement reconstruite. En ce qui concerne le mouillage, la CCI table là aussi sur des infrastructures flambant neuves, à la fois modernes et sécurisées. La sécurité sera en effet le maître mot alors que les vols de bateaux et de corps- mort ont été monnaie courante ces dernières années. Plus de 10 millions d’euros seront investis sur 5 ans.

La Chambre du Commerce et de l’Industrie nourrit l’ambition de développer la plaisance et de devenir une référence en la matière dans la zone. Des bateaux venus de toutes les îles dans l’Océan Indien pourraient ainsi s’amarrer et parcourir les eaux du lagon. L’ambition est grande mais la volonté semble réelle. Rendez-vous est donc pris en avril pour y voir encore plus clair sur le futur visage de ces deux ports de plaisance, qui constituent tout de même des vitrines du 101ème département.

Pierre Bellusci pour France Mayotte Matin