Près de 4 milliards d’euros seront mobilisés pour transformer durablement Mayotte d’ici 2031. Déclinée de la Loi de Programmation, la stratégie quinquennale repose sur une gouvernance partagée entre l’État, les élus et un futur établissement public. Reconstruction post-Chido, accès aux droits, infrastructures majeures : le plan s’articule autour de trois axes et cinq priorités transversales. Détails avec notre partenaire France-Mayotte Matin.
La stratégie quinquennale 2026-2031 pour Mayotte fixe un cap structuré face aux défis du territoire. Adossée à la Loi de Programmation, elle repose sur une planification partagée avec les élus locaux. Articulée autour de trois axes : la protection des Mahorais face aux risques et aux menaces, l’accès aux biens et aux ressources essentiels et la préparation de l’avenir du territoire.
La première enveloppe, de 300 millions, vise à accompagner les collectivités dans la phase de reconstruction post-cyclonique (2025-2027). L’accès à l’eau concentre un effort inédit de 730 millions d’euros, dont 350 sur les trois premières années. Côté santé, 407 millions sont programmés, incluant 122 millions pour agrandir le CHM et 153 millions pour bâtir un nouveau site à Combani. En parallèle, 52 millions seront dédiés à la lutte contre l’immigration clandestine. L’éducation bénéficie de 400 millions pour les écoles, tandis que 17,7 millions sont fléchés vers l’université. 200 millions sont alloués au logement. Un projet phare absorbera une large part des crédits : la construction d’un nouvel aéroport en Grande-Terre pour 1,2 milliard d’euros. S’ajoutent 104 millions pour les mobilités, 17,4 millions pour l’environnement, 12 millions pour l’agriculture et la pêche, 6,9 millions pour les déchets, et 50 millions pour le déploiement de la fibre. Enfin, 417,2 millions d’euros sont consacrés au système judiciaire et pénitentiaire, dont 290 pour une nouvelle prison et 124 pour une cité judiciaire.
La mise en œuvre de la stratégie quinquennale repose sur un pilotage central confié à la Mission interministérielle pour la reconstruction et la refondation de Mayotte (MIRRM), en coordination étroite avec la préfecture, les élus locaux et un futur Établissement public de reconstruction et de développement (EPRD). Le plan sera déployé en deux temps : une phase 2025-2027 dédiée à la reconstruction post-Chido et au lancement des chantiers prioritaires, puis une phase 2026-2031 centrée sur la refondation durable du territoire. Les actions sont structurées dans une matrice opérationnelle qui permet un suivi précis et conditionne le déblocage des financements à des résultats concrets. La réussite repose sur une mobilisation coordonnée de l’État, des collectivités et des partenaires, avec des objectifs contractualisés, des conditionnalités et un renforcement substantiel des ressources humaines locales.
La stratégie se veut être « une vision portée par un collectif d’État, élus, collectivités, forces vives de Mayotte. Loin d’être figée dans un cadre contractuel, elle aura vocation à rester agile, à évoluer en fonction des circonstances et surtout à être régulièrement appréciée et améliorée. » C’est ce que le Général Facon a présenté lors du CIOM, les élus devront valider l’approche.
Par France-Mayotte Matin