Mayotte : Le projet Leselam se donne un nouvel élan pour lutter contre l'érosion

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Mayotte : Le projet Leselam se donne un nouvel élan pour lutter contre l'érosion

Le Pôle d’Excellence Rurale de Coconi a accueilli une réunion clé marquant le lancement de la phase 4 du projet Leselam. Depuis 2015, ce programme allie recherche et actions concrètes pour contrer l’érosion des sols à Mayotte. Avec des solutions innovantes et un diagnostic partagé, l’objectif actuel est d’aider les agriculteurs à protéger leurs terres face aux pressions croissantes. Détails avec notre partenaire France-Mayotte Matin.

 

 La semaine dernière, le Pôle d’Excellence Rurale de Coconi a accueilli une réunion particulièrement importante : celle du lancement de la phase 4 du projet Leselam. Étaient réunis autour de la table de travail les différents partenaires du projet : les collectivités locales, les organismes de recherche, les représentants du monde agricole et les associations environnementales. 

Depuis 2015, Leselam s’impose comme un projet majeur de lutte contre l’érosion, combinant recherche pour comprendre le phénomène et actions concrètes pour tenter d’inverser la tendance. Les travaux menés ont permis d’expérimenter diverses méthodes pour freiner l’érosion, de quantifier le volume de terre perdu chaque année dans le lagon et d’agir pour réduire ce phénomène lié principalement à la pression humaine : déforestation, agriculture illégale, constructions sans protection des matières premières… Un cocktail détonnant qui entraîne non seulement la formation de padzas, mais aussi la perte de tonnes de terre et l’envasement du lagon. Leselam, c’est aussi un transfert de connaissances et de pratiques, notamment auprès des agriculteurs. L’objectif de cette réunion était d’officialiser un diagnostic co-construit avec eux afin d’identifier leurs besoins et de planifier des actions d’accompagnement. Le projet vise à faciliter leur travail tout en luttant contre l’érosion, en s’appuyant sur des dynamiques locales comme la Musada pour favoriser l’implantation d’aménagements anti-érosifs sur les parcelles, avec un suivi régulier pour évaluer leur efficacité. 

Leselam entre ainsi dans le vif du sujet avec des actions concrètes au plus près des agriculteurs. Toutefois, tant que l’agriculture illégale ne sera pas endiguée, des parcelles de forêts continueront d’être détruites pour y cultiver manioc et bananes. Le passage du cyclone Chido a d’ailleurs aggravé la situation : la forêt, fragilisée, offre désormais des espaces propices à ces cultures illégales. Le diagnostic établi dans le cadre de cette phase 4 sera donc crucial pour évaluer les dégâts à court, moyen et long terme, et adapter les stratégies de lutte contre l’érosion. Manuel Valls s'était montré particulièrement concerné en décembre dernier par le problème. Espérons qu’il mettra à disposition les millions indispensables pour replanter.

Par France-Mayotte Matin