Vendredi 19 janvier, avait lieu à l’Assemblée nationale une séance publique de questions ayant pour thème : Politique pénitentiaire et conditions de détention. La députée Estelle Youssouffa en a donc profité pour interroger le ministre de la Justice sur le dossier de construction du second établissement pénitentiaire à Mayotte. Précision avec notre partenaire France-Mayotte Matin.
La prison de Majicavo doit faire face à une surpopulation carcérale sans précédent. En effet, l’établissement pénitentiaire affiche un taux d’occupation de presque 250% au 10 janvier 2024, soit 653 détenus pour 278 places. Des chiffres qui ne font qu’augmenter depuis plusieurs années et qui avaient poussé Éric Dupont-Moretti, ministre de la Justice, à annoncer en mars 2022 la construction d’un second établissement pénitentiaire de 400 places et un centre de semi-liberté d’une vingtaine de places, mais depuis, il n’y avait pas eu beaucoup de nouvelles. La députée Estelle Youssouffa a donc interrogé le ministre de la Justice à ce sujet. À sa question, il lui a répondu que « nous avons sécurisé le financement de plusieurs centaines de millions d’euros. Des recherches foncières préliminaires ont été menées en mars 2023 par l’Établissement Public Foncier et d’Aménagement de Mayotte (EPFAM). Des sites potentiels ont été identifiés ».
La députée a fait part de satisfaction face à cette bonne nouvelle pour les Mahorais et de cette réponse pour « l’incarcération des mineurs qui font subir au territoire une violence hors du commun », précise Estelle Youssouffa. Le ministre de la Justice a également indiqué que l’Agence Publique pour l’immobilier de la justice (APIJ), qui pilote désormais ce projet, se rendra à Mayotte début février. L’APIJ est chargée, entre autres, de la construction et de la rénovation des établissements pénitentiaires pour le compte de l’État. Cette venue sur le territoire pourrait permettre d’avoir plus d’informations sur les lieux de construction du second établissement pénitentiaire et du centre de semi-liberté qui seront choisis, ainsi qu’un calendrier.
Actuellement, des opérations de transfèrements de détenus sont effectuées toutes les semaines vers des établissements de La Réunion et de l'Hexagone pour faire face au manque de places à Majicavo. La surpopulation carcérale impacte fortement les conditions d’incarcération, mais également le travail des agents de l’administration pénitentiaire. Le ministre de la Justice s’était rendu compte des difficultés qui touchent Mayotte lors de sa venue en mars 2022 et il faut espérer qu’en 2024, le projet avance pour contribuer à lutter contre les actes d’une violence extrême d’une délinquance sans morale.
Par Anthony Maltret pour France-Mayotte Matin