Mayotte : Le directeur de la prison de Majicavo annonce sa démission après une mutinerie fin septembre

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Mayotte : Le directeur de la prison de Majicavo annonce sa démission après une mutinerie fin septembre

Le directeur de la prison de Majicavo remet sa démission de son poste et de l'administration pénitentiaire. En poste sur l’île depuis janvier, il dénonce dans une vidéo la surpopulation carcérale ayant entraîné une mutinerie fin septembre, alors qu’un second centre pénitentiaire est attendu depuis 2022.

« Le 28 septembre, une mutinerie avec prise d’otage a eu lieu dans la prison que je dirige » rappelle Nicolas Jauniaux, directeur de la seule prison mahoraise et fonctionnaire de l’administration pénitentiaire depuis près de 30 ans. « Cet événement dramatique souligne l’urgence de doter l’île d’un second établissement » pénitentiaire, alors que la prison de Majicavo affiche un taux de surpopulation de 177%, « 650 détenus pour 278 places ». 

Pour désengorger l'établissement de Majicavo, un projet de deuxième prison avait été annoncé par l’ancien ministre de la Justice en mars 2022, mais aucun terrain n'a pour l'heure été retenu. « En remettant ma démission, je souhaite attirer l’attention sur cet établissement et ainsi contribuer (…) à améliorer les conditions de travail des personnels et les conditions de vie des détenus », a conclu Nicolas Jauniaux.

Le samedi 28 septembre dernier, un agent pénitentiaire a été légèrement blessé au cours d'une mutinerie dans cette prison, nécessitant l'intervention du GIGN. « Un second surveillant a été pris en otage dans la cour de promenade », avait annoncé l’Administration pénitentiaire dans un communiqué. « Les locaux ont également été saccagés », des ordinateurs, des caméras de surveillance et même des systèmes d'automatisation des portes de la prison ont été cassés, a ajouté un représentant syndical.

Les surveillants pénitentiaires avaient, dans les jours suivants, exercé leur droit de retrait. « Il est impossible de reprendre le travail dans ces conditions, alors que notre sécurité n'est pas assurée », déplorait Saïd Gamba, représentant syndical de la CGT pénitentiaire. « La criminalité explose à Mayotte, on demande à la police d'arrêter, à la justice de juger, mais on oublie un maillon de la chaîne : où met-on les personnes condamnées ? ».