Réuni en séance plénière, le Conseil départemental a examiné trois rapports majeurs : contrat d’engagement 2025, plan de transition écologique et stratégie de reconstruction 2026-2031. Si les textes ont été adoptés sous réserve, la séance a également été marquée par des tensions politiques. Un sujet pour notre partenaire France Mayotte Matin.
La séance plénière du Conseil départemental s’est ouverte sur un constat d’instabilité nationale. Le président du CD, Ben Issa Ousseni, a rappelé que la France s’apprête à connaître un 5ème gouvernement en quelques mois.
Une succession jugée préoccupante, même si, pour Mayotte, plusieurs avancées ont été obtenues : création de l’établissement public, mise en place d’une mission interministérielle et validation du document stratégique 2026-2031. Le chef de l’exécutif insiste pour que le budget de la reconstruction figure dans celui de l’État afin de garantir la continuité des projets.
Trois rapports majeurs figuraient à l’ordre du jour. Le premier, présenté par Zamimou Ahamadi, portait sur le contrat d’engagement 2025, fruit d’une démarche entamée fin 2023. Doté de 100 millions d’euros, il vise à stabiliser les finances départementales en respectant les plafonds de masse salariale et en sécurisant les transports scolaires.
Ce dispositif inclut le renforcement des services de protection maternelle et infantile ainsi que de l’aide sociale à l’enfance. Plusieurs élus ont rappelé que 81 % des mineurs accompagnés par l’ASE sont étrangers, un poids financier assumé par le département avant l’appui de l’État.
Le deuxième rapport, défendu par Ali Omar, concernait la stratégie de transition écologique. Ce plan quinquennal, qui associe État, EPCI et société civile, doit transformer l’organisation du département et protéger la population. La commission a toutefois exprimé des réserves sur les moyens alloués au sport et à la culture, jugés insuffisants au regard de la jeunesse de la population.
Le troisième point central portait sur la stratégie de reconstruction 2026-2031. Les débats ont mis en lumière des critiques sur le calendrier et le manque de concertation. Soula Saïd Souffou a réclamé un transfert clair de compétences régionales, tandis qu’Hélène Pollozec a regretté des convocations envoyées trop tard pour permettre un travail préparatoire.
Elyassir Mnroufou a plaidé pour un examen en commission permanente. Malgré ces réserves, l’assemblée a rendu un avis favorable conditionné, afin de respecter le délai du 15 septembre fixé par l’État. Les élus ont également évoqué la nécessité d’une présence renforcée dans les instances extérieures, notamment au conseil de surveillance du CHM, où le président siègera désormais.
Anthony Maltret pour France Mayotte Matin