Mayotte : Bientôt 400 nouveaux logements sociaux à Sada

©Salimi / Commune de Sada

Mayotte : Bientôt 400 nouveaux logements sociaux à Sada

Le maire de Sada a lancé un vaste projet de 400 logements répartis sur quatre quartiers, dont Bandrani où les premiers travaux ont débuté. Malgré les objectifs affichés, le logement social reste un sujet sensible, marqué par des critiques sur les attributions, les malfaçons et les usages inadaptés de certains occupants. Un sujet de notre partenaire France Mayotte Matin. 

La pose de la première pierre du programme de logements à Bandrani a eu lieu ce vendredi 22 août 2025, en présence du maire de Sada, Houssamoudine Abdallah, et du ministre Thani Mohamed-Soilihi. Ce premier chantier concerne 24 logements intermédiaires portés par la SADOISE, déjà en cours de réalisation.

Il s’agit du démarrage d’un projet d’ampleur visant la construction de 400 logements répartis sur quatre sites de la commune : Bandrani, Doujani, Hagnakawé et Mangajou. Le projet est mené en partenariat avec la SIM, avec l’appui de l’État et du Département. Pour la mairie, l’objectif affiché est de répondre à l’urgence du besoin en logement tout en offrant un cadre de vie digne aux familles. La cérémonie de lancement a été l’occasion de remercier l’ensemble des partenaires mobilisés autour de ce programme.

Cependant, si le logement social est présenté comme un levier d’amélioration des conditions de vie, il suscite à Mayotte de nombreuses controverses. La répartition des logements fait régulièrement l’objet de critiques. Les critères d’attribution fondés sur le quotient familial, le revenu et la composition du foyer favoriseraient souvent des étrangers en situation régulière sans lien avec les villages concernés.

Cette situation engendre un sentiment d’injustice chez une partie de la population locale qui peine à accéder à ces logements, malgré une attente importante. Par ailleurs, plusieurs résidents ont signalé des dégradations rapides ou des problèmes d’infrastructures (évacuations défectueuses, fuites d’eau).

Ces défauts, combinés à un manque d’information et de formation de certaines populations bénéficiaires sur l’entretien et l’usage des logements collectifs, contribuent parfois à une dégradation rapide des bâtiments. Feu à même le sol dans les logements ou sur les terrasses pour cuisiner, lavage de linge à la main et nettoyage à grande eau s’avèrent inadaptés et nuisent à la durabilité des infrastructures.

Dans ce contexte, le lancement du chantier de Bandrani rappelle que la question du logement social ne peut se résumer à la construction de bâtiments : elle implique aussi une réflexion sur l’attribution, l’accompagnement et l’adaptation aux réalités locales.

Lucas Ninomae pour France Mayotte Matin