Madagascar : La ruée vers le saphir attire les plus démunis, mais exploite et met en danger les mineurs du pays

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Madagascar : La ruée vers le saphir attire les plus démunis, mais exploite et met en danger les mineurs du pays

Cinquième pays le plus pauvre au monde, Madagascar détient près de 40 % de la production mondiale de saphirs. Ces pierres précieuses, découvertes en 1998, attirent toujours mineurs et acheteurs. Cependant, les conditions de travail dans les mines sont archaïques, et les cas de travail des enfants sont fréquents. Une plongée au cœur de ce rêve d’émancipation économique révèle une réalité sombre pour beaucoup de Malgaches, avec notre partenaire France-Mayotte Matin.

 

Madagascar, cinquième pays le plus pauvre au monde, détient pourtant près de 40 % de la production mondiale de saphirs selon un article d'Equaltimes. Les gisements découverts en 1998 dans le sud du pays continuent d’attirer mineurs et acheteurs, malgré des conditions de travail précaires et une criminalité violente. Les mines de saphir sont devenues une "valeur refuge" pour les investisseurs, poussant les prix à la hausse.

À Ilakaka, une ville née de la ruée vers le saphir, les mineurs, souvent des familles entières, travaillent dans des conditions d’un autre âge. Mohammed Kone, un pionnier du marché, raconte comment les terres arides se sont transformées en un filon de 250 km attirant des milliers de personnes. Malgré l’épuisement progressif des gisements, l’espoir de trouver une pierre précieuse continue de motiver les travailleurs. Chaque matin, les mineurs s’enfoncent dans des puits profonds, remontant des sacs de terre à tamiser pour y trouver des saphirs. Leur travail, rémunéré à peine 2 euros par jour, est souvent risqué. Mohammed Kone minimise les accidents, mais les conditions de sécurité restent rudimentaires. À côté, des enfants participent aussi à cette quête, malgré les lois contre le travail des mineurs. 

La vie à Ilakaka est marquée par la violence et l’incertitude. Les meurtres de mineurs ne sont pas rares, et la loi peine à protéger les travailleurs. Pourtant, certains continuent de rêver d’une découverte qui changerait leur vie. Des initiatives comme l’École des Saphirs offrent une lueur d’espoir, en scolarisant des enfants qui travaillaient dans les mines. Le rêve de richesse rapide, entretenu par la pauvreté et la famine, enferme des générations de Malgaches dans un cycle d’exploitation et de danger. Les saphirs, synonymes de fortune pour certains, représentent pour beaucoup une lutte quotidienne pour survivre. 

Par France-Mayotte Matin