En présence de Martine Ladoucette, directrice de l'Agence Régionale de Santé (ARS) et de Eric Faure, chef de l'état-major de zone Océan Indien, l'inauguration d'un nouvel insectarium a eu lieu ce mardi 29 juin. Un nouveau bâtiment du projet lié à la Technique de l'Insecte Stérile (TIS), visant à lâcher des moustiques mâles stériles dans l'environnement à intervalles réguliers afin de faire chuter la population de moustiques et ainsi réduire les risques d'épidémie de dengue et de chikungunya.
La TIS, testée depuis 2019 à La Réunion, vise à prouver l'efficacité de cette technique de lâchers de moustiques mâles stériles en milieu naturel. Les expériences et observations menées jusqu'à présent ont permis de mettre en avant la durée de vie et la répartition de ces moustiques génétiquement modifiés équivalente à celle des moustiques sauvages.
Depuis 2021, le projet TIS, dans un nouveau stade d'expérimentation, met en place des lâchers réguliers et à grande échelle afin de confirmer l'efficacité de la méthode. C'est dans ce cadre que la création d'une nouvelle structure, devenue nécessaire pour l'élevage de moustiques mâles en quantité importante, est décidée.
Ainsi, l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD) se dote d'un nouvel insectarium. Ce dernier, d'une surface de 84 m² et composé de 4 salles permettant les différentes phases de l'élevage, a été financé par l’État, la Région et l'Union européenne grâce aux fonds FEDER pour un montant de 422 000 €. Les expériences et observations menées jusqu'à présent ont permis de mettre en avant la durée de vie et la répartition de ces moustiques génétiquement modifiés équivalente à celle des moustiques sauvages.
Si les lâchers de moustiques stériles nécessitent systématiquement une autorisation préfectorale, la Mairie de Sainte-Marie et le Conseil Départemental de l'Environnement et des Risques Sanitaires et Technologiques (CODERST), réunis le 16 juin dernier, ont déjà donné leur accord. Ainsi, la nouvelle phase de lâcher de moustiques massifs du projet TIS est programmée pour le 22 juillet 2021. Cette nouvelle étape de lâchers réguliers durera pendant un an, avec un ratio visé de 10 mâles stériles relâchés pour 1 mâle sauvage présent.
L'objectif n'est cependant pas l'éradication du moustique tigre, principal vecteur de la dengue et du chikungunya, mais bien la diminution de sa population jusqu'à ce que celle-ci ne constitue plus une menace pour les zones traitées.
Concernant la répartition des points de lâchers : la dispersion moyenne d’un moustique étant inférieure à 100 m, l’équipe a identifié 3 points de lâchers par hectare, soit 60 points de lâchers sur la zone pilote de Duparc Sud, avec 2 000 à 4 000 mâles stériles sur chaque point. Chaque lâcher hebdomadaire se fera manuellement et au sol, par l’équipe du projet. L’équipe de terrain procédera ensuite à l’évaluation de la population de moustiques de manière régulière, afin de comparer avec les relevés des précédentes années : capacité de survie et de dispersion des mâles stériles, taux de stérilité induite dans la population naturelle de moustiques femelles, et densité de la population.
Les résultats de cette phase du projet TIS seront restitués fin 2022, après la période des 12 mois consécutifs de lâchers et une phase d’analyse des données. Si l’efficacité de la technique TIS classique est prouvée en milieu naturel, celle-ci pourra venir en complément des méthodes de lutte antivectorielle actuellement mises en place par les autorités sanitaires.
Damien CHAILLOT