Le Cirad travaille pour la création d’un observatoire des agricultures de l’océan Indien

©M. Dailloux / Cirad

Le Cirad travaille pour la création d’un observatoire des agricultures de l’océan Indien

Accompagner la transformation des systèmes de production agricole dans leur diversité des cinq pays membres de la Commission de l'Océan Indien (COI), c’est l’objectif du projet d’observatoire des agricultures de l’Océan Indien, porté par le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) et ses partenaires.

Les Comores, Madagascar, Maurice, Seychelles et La Réunion, les 5 membres de la COI, exclusivement insulaires, sont confrontés au défi de générer une exploitation agricole en faveur de systèmes de production durables et résilients, adaptés aux réalités et contraintes de leurs territoires. Une nécessité de produire mieux, durablement, d’apporter de la résilience alimentaire aux populations locales, qui s’est retrouvée renforcée par la crise sanitaire. 

Il s’agit donc de développer un outil d'aide à la décision pour l’action, reposant sur une base scientifique solide. C’est dans ce but précis que la plateforme régionale en recherche agronomique pour le développement dans l’océan Indien (PréRAD-OI), est l’origine du projet d’observatoire des agricultures de l’océan Indien, porté par Isabelle Mialet-Serra, animatrice de la PRéRAD-OI et Pierre-Marie Bosc, chercheur au sein de l'UMR MoISA.

Selon Isabelle Mialet-Serra, « il s’agit de co-construire avec nos partenaires un outil d’aide à la décision permettant de suivre le fonctionnement des exploitations agricoles dans le temps et les évolutions attendues. La singularité de cet observatoire des agricultures réside dans le fait de descendre à l’échelle de l’exploitation et du ménage agricoles afin de répondre à des enjeux plus globaux ».

L’observatoire des agricultures de l’océan Indien se veut donc être un outil de description et d’analyse permettant de construire une connaissance partagée et harmonisée, mais aussi d’engager des actions en proposant des produits et des services aux acteurs du développement agricole et rural sur un territoire, pouvant aller de restitutions de résultats technico-économiques et de bilans d’exploitation simplifiés, en passant par la mise au point de référentiels technico-économiques et environnementaux par type de système de production, d'un appui au conseil etc.

La structure s’adresse donc aux organisations de producteurs et aux producteurs eux-mêmes, mais aussi aux pouvoirs publics, ou encore aux agences de développement et aux ONG, par le suivi et l’évaluation des impacts de leurs projets, de leurs investissements sur le terrain et participant à un dialogue facilité avec les acteurs publics. Avant que le projet ne sorte de terre, une phase préalable de faisabilité a débuté à Madagascar en avril 2021, afin que la PRéRAD-OI travaille à la définition du périmètre de ses activités avec ses partenaires, qui permettra l’élaboration d’un cahier des charges.

Ce dernier se basera sur l’inventaire des données existantes aux échelles micro (exploitation ou entreprise agricole / ménage) et méso-économiques (territoire et filière), l'examen systématique des systèmes d’informations existants à ces échelles afin d’identifier les lacunes en matière de données et d’informations, et enfin, l’identification des partenaires intéressés par cet outil, en capacité de l’alimenter en données et/ou intéressés pour être utilisateur.

Une fois la phase de faisabilité achevée, le déploiement et la mise en place des observatoires territoriaux se feront progressivement en fonction des moyens financiers et humains de l'observatoire, tandis que des équipes projets seront constituées sur chacun des territoires concernés.

Sur la base des données disponibles et de celles à collecter, ces équipes concevront alors des enquêtes de terrain afin de produire des données de qualité sur les exploitations agricoles, administreront ces questionnaires, contrôleront les données ainsi récoltées et les analyseront. Les performances économiques, environnementales et sociales des exploitations seront ainsi calculées, comparées, et serviront de base de travail et de premier relais pour l’observatoire en vue de ses analyses futures.

Damien Chaillot