Pour ses retrouvailles avec la compétition et le public français, la martiniquaise Mélanie De Jesus Dos Santos n'a pu prendre que la sixième place de la finale de la poutre des Internationaux de France, dimanche à Paris, où une autre Française, la Réunionnaise Marine Boyer, s'est imposée.
« Je suis déçue de moi, de ma compète, de mon retour. Mais j'ai fait de mon mieux », a réagi Mélanie De Jesus Dos Santos. Troisième des qualifications samedi, la Martiniquaise a été pénalisée en finale par plusieurs réceptions hésitantes et petites pertes d'équilibre, obtenant un score de 12,650 points devant les 12 500 spectateurs réunis à Bercy.
« Il y avait une ambiance incroyable. On criait mon nom partout et ça m'a aidée mais en même temps ça m'a déstabilisée. (...) J'ai été très faible sur le mental », a-t-elle reconnu. Déçue par ses JO de Tokyo, la Martiniquaise de 22 ans, avait pris plusieurs mois de pause et prenait part à sa première compétition depuis son retour du Japon. Elle s'est depuis exilée aux États-Unis, où elle travaille désormais avec les entraîneurs français de la star américaine Simone Biles.
« Ça ne fait que quatre mois que j'ai repris l'entraînement. Ce n’est pas beaucoup mais j'ai quand même eu le temps de reprendre donc je n'ai pas d'excuse à me trouver », a-t-elle affirmé. La compétition, qui a lieu cinq semaines avant les Championnats du monde de Liverpool (29 octobre-6 novembre), se tenait à Bercy, là même où auront lieu les épreuves des JO de Paris dans moins de deux ans.
« C'est un truc de fou ! »
Dans la perspective de ce rendez-vous, Mélanie De Jesus Dos Santos sait que la préparation mentale et la gestion du stress feront partie de ses axes de travail prioritaires. « Je ne suis pas quelqu'un qui a si confiance en moi. J'ai l'impression qu'avec le temps, je perds de plus en plus confiance » a déclaré la quadruple championne d'Europe. « Mais avec mes nouveaux entraîneurs, le nouvel environnement, les nouvelles personnes qui m'aident, je pense que ça va revenir et je serai plus forte pour la suite ».
C'est une autre Française, Marine Boyer, native de Saint-Benoît à La Réunion, qui a finalement ravi le public français. Avec un score de 13,750 points, elle a devancé l'Américaine Jade Carey et la Canadienne Elisabeth Black et a su se ressaisir après les qualifications de samedi lorsqu'elle avait chuté sur son premier élément. La Réunionnaise de 22 ans avait failli tout arrêter après les Jeux de Tokyo où elle avait échoué à se qualifier pour la finale de son agrès de prédilection.
« Ça a été un début d'année compliqué, il y a eu beaucoup de doutes mais je n'ai pas lâché. J'ai continué et maintenant je suis là et j'ai gagné à Bercy à la poutre, c'est un truc de fou ! », a-t-elle souri, avouant que c'est « la passion de la gymnastique » qui l'avait motivée à poursuivre sa carrière. « Je suis ‘supra-méga-contente’. Le travail paye et je travaille énormément ». Aux autres agrès, deux Français ont décroché une médaille de bronze : Coline Devillard au saut et Benjamin Osberger au sol.
Avec AFP.
