Hier, le préfet de Mayotte a tenu sa première conférence de sécurité. Les enjeux sont importants compte tenu de l’attente de la population qui est épuisée de vivre avec toute cette violence au quotidien. Les maires présents ont salué cette initiative. Wuambushu 2 arrive bientôt et le rideau de fer est en attente pour le moment. Précisions avec notre partenaire France-Mayotte Matin.
La première conférence de sécurité s’est tenue, mercredi 27 mars 2024, à la mairie de Mamoudzou, conformément aux engagements de François-Xavier Bieuville, qui souhaite rendre compte régulièrement aux élus locaux et à la population de l’action de l’État, même si tous les maires de Mayotte n’étaient pas présents. « C’est une très belle initiative, c’est comme ça que l’on doit travailler », souligne Salime Mdéré, 1er vice-président du Conseil Départemental. Le préfet a tenu à rappeler son objectif : « Rétablir l’ordre et assurer la sécurité de nos concitoyens à Mayotte ». C’est ce que tout le monde souhaite, mais dans les faits, est-ce que le compte y est pour le moment ? Comme le souligne Lucien Barth, commandant de la gendarmerie de Mayotte, « nous bénéficions du calme relatif du ramadan, c’est une évidence ».
Dans les chiffres, 12 opérations coup de poing ont été menées, ce qui a permis d’interpeller environ 80 personnes. Concernant les méthodes de maintien de l’ordre, elles ont évolué comme l’explique Lucien Barth : « au mois de mars, nous avons tiré quarante fois moins de grenades lacrymogènes que durant le mois de janvier pour rétablir l’ordre. Il a fallu se remettre en question ». C’est une bonne nouvelle pour la population qui n’en peut plus d’être noyée sous les gaz lacrymogènes.
Wuambushu 2 devrait débuter entre le 15 et le 20 avril 2024 selon le préfet. « Nous sommes en train de travailler à l'élaboration des principales actions qui seront menées », précise-t-il. Le rideau de fer, tant attendu par la population, n’est pas pour tout de suite, même si les autorités travaillent dessus. « Nous avons lancé un certain nombre d’appels à projets sur des technologies nouvelles, sur des moyens qui nous permettent d’être plus efficaces pour faire en sorte que nous puissions détecter plus rapidement et facilement les intrusions sur notre zone territoriale maritime », explique le préfet. Cependant, des questions importantes n’ont pas été abordées comme le recours à la force publique à Cavani demandée par le maire de Mamoudzou, même si le préfet a précisé que des solutions doivent être trouvées pour les migrants qui restent à Cavani. Pas d’information non plus sur la liste des fauteurs de troubles qui devait voir le jour, alors qu’une liste a déjà été remise par le passé au préfet par les collectifs mais elle n’a rien donné.
Par Anthony Maltret pour France-Mayotte Matin
