« FEELBAT vous propose un outil professionnel unique d'instrumentalisation pour vous assister dans le suivi de toutes vos structures. Découvrez nos capteurs connectés pour simplifier votre gestion ! » Voilà ce que promet la start-up réunionnaise à ses clients, qu’ils soient des professionnels ou des particuliers. Face à la demande grandissante de solutions innovantes dans le secteur de la construction, c’est à VivaTech 2024 que Jean-Christophe Habot, fondateur et CEO de la structure, présente ses capteurs connectés. Porte de Versailles, cette présence est renforcée par une annonce de poids : FeelBat vient de lever plus d’un million d’euros pour son expansion.

C’est auprès d’Apicap, acteur de référence du capital-investissement et de BPI France que la start-up FeelBat a réussi à lever 1,5 million d’euros. Son fondateur et PDG Jean-Christophe Habot, lui, participe actuellement à la 8ème édition du plus grand événement européen autour des start-up et des innovations, VivaTech. « Cette somme va servir à renforcer le socle des équipes. En effet, nous concevons nos capteurs : le hardware, le software… Mais nous nous occupons aussi de toute la partie commerciale sur laquelle nous allons encore plus investir. L’autre partie servira à développer, chaque année, trois nouveaux capteurs ou solutions pour évoluer dans le marché ».

Une évolution internationale en vue

Avec sa participation à VivaTech, Jean-Christophe Habot, PDG de FeelBat, souhaite étendre sa présence au-delà des frontières françaises. "Être présent au salon VivaTech est un bon levier, un bon moyen de se faire connaître ou reconnaître, de communiquer sur la société et de tisser des liens avec des sociétés qui peuvent nous implanter dans d'autres pays." 

Avec plus de 2000 start-up et tout autant d’investisseurs présents au Salon du 22 au 25 mai prochain, il est à prévoir que le pari sera remporté pour Jean-Christophe Habot, qui indique avoir été approché par des pays comme la Roumanie. Parmi ses objectifs affichés : s’implanter sur de nouveaux marchés en plein développement, où les besoins en surveillance des structures sont grandissants. "Nous avons touché l’Hexagone en grande partie, avec toutes les plus grandes entreprises de l'ingénierie et du contrôle. Nous avons certains clients en Belgique et nous allons continuer de nous déployer sur l'Europe dans les prochains mois," indique le fondateur. Pour la start-up réunionnaise, la prochaine étape sera l’Asie.

Une entreprise née d'un besoin pressant 

À La Réunion, où les risques géologiques sont exacerbés par la présence volcanique et des zones abruptes, les capteurs de FeelBat ont trouvé un environnement de développement propice. "Il y avait une vraie demande, un vrai besoin sur ce territoire. Nous avons des zones très abruptes, avec de gros blocs qui nécessitent un suivi," souligne Jean-Christophe Habot. La start-up travaille notamment avec des institutions telles que le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) et l’Office National des Forêts (ONF). FeelBat compte plus de 350 clients, dont beaucoup d’entreprises spécialisées dans le BTP. 

Ces collaborations ont permis de démontrer l'efficacité de ses solutions dans des environnements géologiquement complexes. "Nous suivons, par exemple, les failles du Maïdo depuis deux ans et d'autres ouvrages à La Réunion qui sont touchés par des mouvements géologiques," complète Jean-Christophe Habot. À l’origine, le premier capteur réalisé servait à suivre le mouvement des fissures sur tout type d’ouvrage, de la maison en passant par des ponts. D’autres types de capteurs ont vu le jour depuis. "Les capteurs permettent de connaître l’évolution d’un ouvrage, s’il se dégrade ou si la fissure s'ouvre et se ferme de manière normale. On a développé aussi des capteurs d'inclinaison pour suivre les inclinaisons, facilitant ainsi le suivi  du comportement des ouvrages dans le temps, afin de pouvoir réaliser de vrais diagnostics et analyses." Ces capteurs, qui se distinguent par leur simplicité d'utilisation, leur facilité de pose et leur fiabilité technique, sont très demandés par des professionnels, mais ils peuvent également être destinés aux particuliers. "Nos capteurs sont faciles d'usage, faciles à poser, abordables financièrement et aussi techniquement très simples à suivre dans le temps."

Dans quelques mois, la société compte sortir le plus petit capteur de fissures connecté au monde. C’est donc un parcours sans faute pour la start-up créée en 2020, en pleine crise Covid. Avec plus de 3000 capteurs vendus en deux ans et des ambitions internationales, les missions principales de FeelBat n’en demeurent pas moins inchangées : suivre et surveiller les structures et les ouvrages, qu'il s'agisse de ponts, de murs ou de bâtiments.

Abby Saïd