Innovation : À Mayotte, l’application GariCo relève le défi de la circulation alternée

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Innovation : À Mayotte, l’application GariCo relève le défi de la circulation alternée

Une des seules applications de covoiturage de Mayotte, GariCo, lancée en 2019 par l’association Sirel976, a mis à jour sa plateforme. En plus de ses activités habituelles, depuis le début de la circulation alternée le 19 juin dernier, elle signale à ses utilisateurs qui se rendent à Mamoudzou, s’ils peuvent s’y rendre ou non. Explications de notre partenaire Mayotte Hebdo.

Développeur à son compte, mais aussi bénévole pour l’association Sirel976, El-Farouk Adinani a créé, avec son équipe, en 2019, une application de covoiturage gratuite : GariCo. Il décrit son œuvre comme une « plateforme de mise en relation entre passagers et conducteurs pour effectuer un même trajet ». 

Elle permet, selon lui, de pallier les « problèmes chaotiques de circulation à Mamoudzou. Il fallait faire quelque chose dans l’intérêt des habitants. On veut démocratiser le covoiturage auprès de la population ». Il explique que les habitants de Mayotte sont peu enclins à utiliser son dispositif, car beaucoup font déjà du covoiturage avec les gens qu’ils connaissent. GariCo, c’est simplement, entrer en relation avec des gens qui font le même trajet que vous pour éviter les embouteillages et moins polluer.

« Pour utiliser l’application, c’est très simple, il suffit de s’inscrire. Il faut savoir aussi qu’elle est disponible sur Android et IOS, mais il y a également un site internet », annonce El-Farouk Adinani. Deux cas de figure s’offrent alors à l’utilisateur. Si un passager recherche un trajet, il peut entrer une plage horaire, il voit qui peut le prendre, le déposer et où. Et au contraire, s’il veut être le conducteur, il va proposer un trajet. De ce fait, l’utilisateur va pouvoir rentrer son itinéraire et le nombre de places disponibles dans son véhicule. Les deux parties peuvent interagir sur la messagerie instantanée de l’application.

GariCo va proposer un tarif, « pour participer aux frais du conducteur », souligne le développeur. Les passagers peuvent l’accepter ou non. Chaque conducteur va de plus devoir fournir les papiers de son véhicule et son permis de conduire. C’est un moyen de s’assurer de la sécurité des passagers.

Prise en compte de la circulation alternée

Une nouvelle contrainte de circulation a été mise en place depuis lundi 19 juin dernier. La ville a décidé d’établir un système de circulation alternée en fonction du dernier numéro de la plaque d’immatriculation des véhicules. L’application va s’adapter et va désormais prendre cette variable en compte. « On avait laissé vivre cette plateforme, mais depuis l’arrêté, on s’est réveillé », affirme le développeur, qui a travaillé sur ce nouveau module à ajouter à la plateforme.

Si un utilisateur propose un trajet alors qu’il ne peut pas circuler, l’application lui enverra un message.  Comme chaque plaque est enregistrée dans les données des conducteurs, le dispositif saura de suite qui a, et qui n’a pas le droit de rouler. De plus, elle lui conseillera, s’il décide de quand même prendre le volant, de s’arrêter près des arrêts des navettes de la Cadema (communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou).

Ainsi, les usagers peuvent tout de même trouver des trajets et se déplacer même pendant la circulation alternée. « Depuis la semaine dernière, les statistiques ont augmenté. Rien que pendant ce laps de temps, nous avons dix inscriptions en plus et la fréquentation augmente sur le site », certifie El-Farouk Adinani.

Julie Nemeth pour Mayotte Hebdo